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Maroc – Belgique : Belgica Biladi, 60 ans d'immigration dans une exposition et un ouvrage
Publié dans Yabiladi le 15 - 08 - 2025

La première étape marocaine de l'exposition itinérante «Belgica Biladi : une histoire belgo-marocaine» s'ouvre, ce vendredi 15 août 2025 dans la ville de Nador, où elle durera jusqu'au 24 courant. L'événement s'invite ensuite à Saïdia, du 1 au 15 septembre, puis à Al Hoceïma du 22 au 30 septembre. A travers 37 panneaux photographiques et un ouvrage, il propose une immersion dans soixante ans de récit migratoire pluriel, de mémoire partagée et de rencontres intergénérationnelles, incarnées par les visages et les noms.
Vécus collectivement et riches des singularités de celles et ceux qui les écrivent, les récits migratoires ont toujours porté des visages et des noms. Ce sont ces parcours croisés et riches des témoignages de leurs actants que l'exposition «Belgica Biladi : une histoire belgo-marocaine» entend célébrer au Maroc. Après Bruxelles en 2024, l'événement se tient cette fois-ci dans trois villes de la rive sud, connues pour être celles d'origine de nombreuses familles de la diaspora installée en Belgique : Nador, Saïdia et Al-Hoceïma.
Ce vendredi 15 août 2025 marque ainsi le vernissage de l'exposition dans sa première étape, Nador, qui l'accueille jusqu'au 24 courant. A l'initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), l'événement s'inscrit dans le cadre du soixantenaire de la convention de main-d'œuvre entre le Maroc et la Belgique (1964), en guise d'«hommage aux parcours des pionniers de cette immigration, mais aussi à leurs enfants et leurs multiples apports à la société belge, dans des domaines aussi variés que la littérature, le théâtre, le cinéma, l'entrepreneuriat, l'engagement associatif, les médias ou encore la politique».
Invité à l'émission spéciale Marocain du monde sur Radio 2M, en partenariat avec Yabiladi, le commissaire général de l'exposition, Ahmed Medhoune, souligne qu'en plus des 37 panneaux accessibles aux visiteurs, un ouvrage collectif et une série de huit émissions radiophoniques prolongent l'hommage. A l'initiative de l'exposition, également directeur des services à la communauté de l'Université libre de Belgique (ULB) et enseignant, il souligne l'originalité et l'importance de l'immigration marocaine en Belgique.
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Ahmed Medhoune rappelle que «six à huit millions de Marocains vivent à l'étranger, répartis sur une centaine de pays, sur cinq continents à travers le monde». La Belgique, sur ses 30 000 km², compte 600 000 Marocains dont la moitié vivant à Bruxelles, sur une population d'un peu plus de dix millions d'habitants.
«Belgica Biladi : une histoire belgo-marocaine» précédemment à Bruxelles / DR.
«Cette histoire migratoire ne commence pas qu'en 1964. En réalité, des hommes sont venus donner leur vie avant cela, comme l'ont fait des soldats sénégalais, durant la Première Guerre mondiale. Ce scénario s'est reproduit, durant la Seconde Guerre mondiale. Nous souhaitons donc à la fois déconstruire les images négatives concernant les Marocains et faire connaître leurs histoires aux compatriotes qui les connaissent assez mal.»
Ahmed Medhoune – commissaire général de l'exposition Belgica Biladi
Egalement invité à l'émission, le président du Cercle des lauréats de Belgique (CLB), Marouane Touhali est revenu sur le rôle de son association dans l'organisation et la promotion de cet événement, sur proposition du CCME, particulièrement dans les trois villes marocaines. «Ces régions comptent de nombreux diplômés de Belgique. Nous nous sommes donc rapprochés des ONG locales qui sont impliquées dans chacune des trois villes et qui apportent une contribution locale, avec des événements parallèles», a-t-il expliqué.
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Pour le commissaire général de l'exposition, cette dynamique inclusive autour de l'exposition est par ailleurs l'occasion de «rappeler que ces immigrés ont donné leur vie, mais ont apporté aussi un lot de mobilisations politiques pour un certain nombre de droits». Il évoque notamment «la défense des droits en Belgique, par exemple, dans les luttes anti-discrimination, mais aussi au Maroc avec des contributions sur les débats autour de la Moudawana», ou encore sur de nouvelles thématiques.
Dans ce contexte, Ahmed Medhoune souligne que la crise sanitaire de 2020 «a notamment mis en avant l'importante question de savoir où vieillir, mais aussi où être enterré». «Nous souhaitions aborder tous ces aspects-là, à la fois dans l'exposition, mais aussi dans l'ouvrage avec une vingtaine de contributions, outre la mise en honneur d'hommes et de femmes, ces doyens, ces doyennes, qui sont au bout de la piste, qui vont décéder bientôt et qu'il fallait mettre en lumière et tant que témoins, pour les aider à passer du temps de la déconsidération à celui de la reconnaissance», a-t-il dit.
«Belgica Biladi : une histoire belgo-marocaine» à Bruxelles
Ahmed Medhoun évoque en effet ce moment belgo-marocain comme celui où l'«on met en valeur cette immigration et tout ce qu'elle a apporté, on rappelle la complexité de ces identités qui se sont construites aujourd'hui dans une citoyenneté transnationale, entre la Belgique, le monde, mais aussi le Maroc, à l'image de ces hommes et de ces femmes, qui sont de véritables nomades professionnels aujourd'hui et qui vivent entre ces deux rives, qui construisent le Maroc de demain et la Belgique de demain».
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Au Maroc, les efforts du CCME ont permis que l'exposition soit traduite vers l'arabe et l'amazigh (tifinagh), pour épouser le contexte linguistique local, dans les espaces publics où elle sera montrée à chaque fois. A Nador, elle est installée sur la corniche. A Saïdia, elle sera montrée dans la Médina de la nouvelle station balnéaire tandis qu'à Al-Hoceïma, elle élira domicile sur la place Mohamed V, des lieux emblématiques bien connus des trois villes.
Pour avoir participé à des travaux de sociologie, Merouan Touali affirme que ce choix dénote de l'importance donnée à la réappropriation du récit migratoire par sa propre population locale, au fil des générations. «Cette exposition offre des outils. Elle est riche en informations et raconte une histoire qui est, certes, faite de beaucoup de sacrifices, de luttes, de moments sombres, mais qui a finalement donné lieu à une communauté inscrite dans l'enracinement», a-t-il expliqué. Selon le président du CLB, cet esprit est bien illustré par l'affiche de l'événement.
«Je félicite les co-commissaires ou les porteurs de ce projet avec Ahmed Medhoune, Andréa Rea et Fatima Zibouh pour le choix de l'iconographie. Cette photo montre deux femmes, une grand-mère et une fille. Ce sont deux générations différentes, en allusion également à la féminisation de l'immigration marocaine et aux nouvelles générations qui arrivent. Cette image veut tout dire d'immigration marocaine.»
Merouane Touali – CLB
Abordant la dimension de diversité que représentent désormais les générations de l'immigration marocaine entre les deux pays, Ahmed Medhoune souligne pour sa part que «le métissage rabat les cartes».
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«Les définitions des identités ne vont pas de soi. Je suis sûr qu'on va devoir inventer, dans les dizaines d'années à venir, de nouveaux mots pour qualifier ces complexités et surtout, pour rappeler qu'en réalité, le Marocain d'aujourd'hui refuse d'être enfermé dans les représentations étroites. Il s'agit de dire, partout : 'n'enferme pas mon infini dans ta finitude'. C'est évidemment une façon d'être au monde, qui est probablement aussi une des spécificités, une des singularités de cette identité marocaine», a dit le commissaire général de l'exposition
Dans ce même esprit, Ahmed Medhoune s'est félicité du partenariat avec le CCME, en reconnaissant à son président Driss El Yazami son soutien pour de nombreuses initiatives allant dans le sens de la réappropriation du récit migratoire à travers le travail de mémoire et l'ouverture sur l'avenir. Au-delà de la dimension ponctuelle de l'événement, les deux intervenants ont formulé le vœu que cette exposition puisse trouver sa place dans les espaces publics d'autres villes marocaines, afin de la rendre encore plus accessible.


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