Biathlète Le chemin vers les Jeux Olympiques est souvent exigeant, mais celui de Paul-Mehdi Benhayoun est double. Au-delà de la préparation physique requise par le biathlon, l'athlète a dû mener une démarche institutionnelle décisive pour faire intégrer le Maroc à la fédération internationale, étape cruciale pour sa qualification. L'intégration du Maroc à la Fédération internationale de biathlon a été une étape déterminante. Pouvez-vous nous décrire l'importance de cette démarche et ce qu'elle représente pour votre projet ? Cette reconnaissance a été le défi le plus conséquent et sans doute le plus gratifiant jusqu'à présent. Le fait que le Maroc soit aujourd'hui le seul pays africain membre de l'IBU est une avancée considérable. Concrètement, cette adhésion m'offre la licence internationale nécessaire pour participer aux compétitions officielles du circuit IBU Cup. Ces courses sont le seul moyen d'aller chercher les points de qualification pour les Jeux Olympiques. Sans cette étape administrative, qui a demandé beaucoup de temps et d'énergie, le projet olympique restait un rêve. Aujourd'hui, il est devenu un objectif tangible. Au-delà de la performance sportive, que signifie pour vous l'opportunité d'être le premier biathlète marocain et africain à participer aux Jeux Olympiques ? Cette opportunité dépasse largement le cadre personnel. Mon souhait est d'inspirer, de montrer qu'il est possible de réaliser des projets ambitieux en s'en donnant les moyens. Ce parcours m'apprend que la patience et la persévérance sont essentielles. Je veux marquer l'histoire olympique, non seulement pour moi, mais surtout pour l'Afrique et pour le Maroc. Représenter mon pays sur la plus grande scène sportive mondiale est une motivation profonde. C'est une manière de rendre hommage à mes origines et de contribuer, à mon échelle, au rayonnement sportif du Royaume. Vous avez évoqué le potentiel du Maroc pour les sports d'hiver. Comment envisagez-vous concrètement le développement du biathlon dans le pays après les Jeux de 2026 ? Ma vision est de capitaliser sur la visibilité offerte par les Jeux pour construire des bases solides. Le développement passerait d'abord par la pratique estivale du ski à roulettes, qui est plus accessible et moins dépendante des conditions d'enneigement. Je suis convaincu que le Maroc, avec ses reliefs et son climat, peut devenir un lieu de stage attractif pour les équipes internationales. La création d'infrastructures dédiées, comme une piste de ski à roulettes, serait un investissement pertinent. Cela permettrait non seulement de former une nouvelle génération d'athlètes marocains, mais aussi de générer une nouvelle forme de tourisme sportif, créant ainsi un cercle vertueux pour le développement économique et sportif local. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO