Transport en commun : Nouvelle hausse furtive du tarif

* Même si le nouveau texte sur le consommateur fraîchement voté prévoit un droit d’information obligatoire des citoyens, les usagers des bus à Casablanca n’ont été informés de la hausse du ticket qu’au moment du paiement.
* La responsabilité du concessionnaire et du Conseil de la ville peut être engagée.
Les Casablancais habitués à utiliser les transports en commun ont été surpris de la hausse «inattendue» du ticket de bus, lequel passe de 3,50 DH à 400 DH. Cette augmentation de presque 15% ne «touche pas les cartes d’abonnement des écoliers et étudiants», a souligné Mohamed Bennani Eddakhama, responsable au sein de M’dina bus. Les motifs de cette hausse tiennent essentiellement «aux charges quotidiennes de la société et aux investissements que nous avons réalisés. 400 nouveaux bus seront déployés pour couvrir toute la ville de Casablanca», a-t-il ajouté. Il faut cependant souligner que le devoir d’information des citoyens impose tout de même au concédant et au concessionnaire d’informer les usagers. Il sera toujours difficile d’inciter les Casablancais à préférer les transports en commun en procédant à deux hausses successives sans aucun avis préalable. Même si le nouveau texte sur le consommateur fraîchement voté prévoit un droit d’information obligatoire, les usagers des bus n’ont eu connaissance de la hausse qu’au moment du paiement. La responsabilité du gestionnaire délégué et celle du Conseil de la ville demeurent lourdes. La continuité du service public impose en effet que soient prises toutes les mesures aptes à assurer un fonctionnement normal et ininterrompu du transport urbain.
Il faut signaler que les usagers des bus à Casablanca se chiffrent à des dizaines de milliers par jour. Sans qu’aucun chiffre global ne vienne nous donner une idée exacte sur ceux d’entre eux qui préfèrent le concessionnaire public ni sur ceux qui préfèrent les sociétés de bus privées dont l’état des véhicules reste déplorables et nuit gravement à l’image du transport en commun de la ville.
Les business plan de M’dina bus prévoit d’atteindre, en 2009, un parc de 1.200 bus tandis que les lignes d’exploitation atteindront 75 lignes. Les tarifs initialement pratiqués par la compagnie ont varié au départ, en 2004, de 2,40 à 3,00 DH en ville. Au bout de quatre ans, les tarifs on presque doublé.