Lancé dans la nuit de mardi à mercredi, le satellite marocain Mohammed VI-A a été mis en orbite avec succès. L'opération s'est déroulée sous le contrôle d'un important staff de la station "Arianespace", en présence d'une délégation marocaine menée par Karim Tajmouati, Directeur Général de l'Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie. Dans une interview accordée à Radio 2M depuis Kourou, le centre spatial de Guyane, le président de la délégation marocaine s'est félicité de la réussite de ce projet à haute valeur ajoutée pour notre pays dans différents domaines. Karim Tajmouti a notamment évoqué "une émotion intense, combinée à un soulagement, 55 minutes après le tir, quand la séparation du satellite s'est effectuée avec succès". Dans son intervention au micro de Fathia Laouni, M. Tajmouati a fait valoir l'éventail extrêmement large des applications qu'offre le satellite Mohammed VI-A. Constituant un extraordinaire outil de développement économique et social, cette infrastructure technologique avancée favorisera une autonomie du royaume. "Ayant autrefois recours à l'achat traditionnel d'images auprès de fournisseurs internationaux, le Maroc pourra désormais développer ses propres programmes accélérés en matière de mise à jour cartographique", a t-il expliqué. Base de la reconnaissance parcellaire, ladite mise à jour de la cartographie topographique serait selon le responsable marocain le démarrage essentiel d'un processus d'immatriculation foncière d'ensemble, le Maroc, ayant lancé de vastes programmes en la matière notamment dans le domaine rural. En matière de suivi des activités agricoles, l'image satellitaire assurerait non seulement le suivi des campagnes mais permettrait aussi d'anticiper toutes les contraintes qui peuvent émerger. C'est ce qu'a fait savoir Karim Tajmouati, citant notamment l'occupation des sols, les prévisions de productions, les prévisions qualitatives, ainsi que la surveillance des risques agricoles. En outre, pour ce qui est de la lutte contre le réchauffement climatique, dont le Maroc est engagé depuis plusieurs années, le satellite apporterait une imagerie précise régulière qui permet d'assurer un suivi de l'évolution constante des paramètre liés à à différentes données environnementales. M.Tajmouati évoque à cet égard le suivi en matière de déforestation, de lutte contre la désertification, ainsi que celui du comportement du littoral, vu le kilométrage essentiel de côtes qui devrait être géré de manière optimale. "En phase avec l'élaboration de ce projet colossal entamé il y a quatre ans, des ingénieurs et techniciens ont été formés au plus haut niveau", a confié lé responsable, certifiant le niveau d'expertise certains dont font montre les capacités humaines qui travailleront sur l'interprétation de l'imagerie satellitaire. Dun point de vue économique et social, Karim Tajmouati évoque l'impact direct du satellite sur plusieurs domaines, dont l'aménagement du territoire. Ce dernier conduira à une redéfinition des politiques en matière d'investissement d'infrastructures. "L'image satellitaire est non seulement un outil d'aide à la décision mais aussi d'anticipation en matière d'aménagement optimale des territoires urbains et ruraux", a expliqué le responsable. Fierté pour le Royaume et pour l'ensemble des Marocains, ce projet "hissera le Maroc au niveau de ce qui se pratique en matière d'applications d'imagerie satellitaire à l'échelle internationale", a conclu Karim Tajmouati.