Ils sont onze millions 246 mille Marocains à être âgés de moins de 17 ans. Si le royaume porte un intérêt particulier pour cette catégorie et pour la consécration de son poids dans la société, une partie d'entre elle continue de voir ses droits bafoués. Pauvreté, déscolarisation, ou encore malnutrition constitueraient des entraves majeures à l'épanouissement chez les plus jeunes. A l'instar de tous les pays du monde, le Maroc célèbre le 20 novembre de chaque année la Journée mondiale de l'enfance. L'occasion de valoriser les efforts entrepris en faveur de cette catégorie, mais aussi de tirer la sonnette d'alarme sur nombre de fléaux qui plombent ses conditions de vie. Consacrés dans l'article 32 de la constitution, les droits des enfants sont au coeur des préoccupations du Plan d'action national pour l'enfant. Elaboré par le Maroc, le PANE a permis notamment la mise en place des mécanismes de protection de l'enfance contre toutes les formes de violence, mais aussi la création d'unité de protection, et l'interdiction du travail des enfants de moins de 15 ans et leur insertion scolaire. Dans cette même veine, le Maroc, conscient de l'importance de l'égalité des genres, a adopté au terme d'une réunion de l'Assemblé générale de la jeune fille (MUN Maroc), organisée en septembre 2015 par l'ONDE, la Déclaration de Rabat qui vise à lutter contre la discrimination à l'égard des filles. Ce document est un plaidoyer pour une totale éradication des abus et des exploitations dont sont victimes les jeunes filles marocaines, notamment la violence sous toutes ses formes, le travail domestique et le mariage précoce. Toutefois, la menace de la déscolarisation, la pauvreté, ou encore la malnutrition continue de planer sur cette catégorie démographique, essentiellement celle issue des zones rurales. Une proportion non-négligeable d'entre elle en demeure concernée, et ce en dépit d'une chute remarquable des chiffres relatifs à ces données par rapport aux années précédentes. C'est ce que révèlent les dernières statistiques dévoilées par UNICEF Maroc à l'occasion de la journée mondiale de l'enfance. L'organisation onusienne livre des tableaux de statistiques nationales, fournissant ainsi une image détaillée de la situation des enfants au Maroc. Moins de mortalité infantile Premier indicateur la santé. A l'instar des 2 milliards d'enfants de la planète, les enfants du royaume sont concernés par la mortalité infantile. Le document constate en outre que cet indicateur a constamment baissé au cours de la dernière décennie. Le quotient de mortalité néonatale (probabilité de mourir avant d'atteindre l'âge d'un mois) est passé de 27% en 2003 à 21,7% en 2011, celui de mortalité infantile(probabilité de mourir avant d'atteindre le premier anniversaire) a pour sa part chuté de 40% à 28% au cours de la même période. Alors que le quotient de mortalité infanto-juvénile (probabilité de mourir avant d'atteindre le cinquième anniversaire) a déprécié de 47% à 30,5%. Un bilan positif malgré la subsistance d'importantes disparités socio-économiques. Le tableau ci-dessous rend compte de cette réalité. Les résultats observés ne sont pas homogènes suivant les milieux sociaux. Les statistiques onusiennes reflètent que les 20% de Marocains les plus riches ont un accès aux soins prénatales près de deux fois supérieurs aux 20% les plus pauvres. Les taux de malnutrition en baisse Autre constat, la crise de la malnutrition, ce problème majeur de santé publique toucherait moyennement les enfants de moins de 5 ans, que ce soit le retard de croissance, l'insuffisance pondérale ou le surpoids et l'obésité. Taux de pauvreté réduit Par ailleurs, une évolution favorable du taux de pauvreté monétaire et de vulnérabilité à la pauvreté monétaire, a été observée aux milieux urbain et rural. Celui-ci est passé de 15,3% en 2001 à 8,9% en 2007 puis à 4,8% en 2014, note UNICEF Maroc. Des statistiques confortées par les derniers chiffres du Haut Commissariat au Plan (HCP). Dans une note de synthèse publiée à l'occasion de la Journée nationale de l'enfant 2017, le nombre d'enfants en situation de pauvreté est passé de 4,9 millions d'enfants en 2001 à 1,2 million d'enfants en 2014, soit une réduction annuelle moyenne de 10,0% de l'effectif global des enfants pauvres à l'échelle nationale. Peu d'enfants ruraux atteignent de niveau secondaire qualifiant S'agissant des taux de scolarisation, ceux-ci varient selon le milieu, le genre. et la tranche d'âge, comme le détaillent les deux tableaux ci dessous. On constate en revanche le nombre réduit des 15-17, qui poursuivent leurs études secondaires en milieu rural.