Après Séoul, en Corée du Sud, Varsovie, en Pologne, l'ancien président français, Francois Hollande est arrivé à Rabat pour une conférence intitulée « La Culture comme ciment des peuples ». Le Musée Mohammed VI d'art moderne de Rabat a accueilli ce rassemblement qui connu la présence de plusieurs personnalités comme Abderrahmane Youssoufi, qui était aux premiers rangs. D'emblée et dès les premières phrases de son intervention, l'ancien chef de la République française a éclairé le parterre présent sur le choix de la thématique et son importance. « J'aurai pu aborder bien d'autres sujets liés à la situation internationale, à la question de l'immigration qui est présente dans tous les esprits, ou bien, les relations entre la France et le Maroc qui sont d'ailleurs excellentes ou encore le terrorisme qui a frappé mon pays comme le votre et qui a exigé de notre part une coopération, qui est d'ailleurs au plus haut niveau », souligne François Hollande avant de continuer « mais je voulais aborder la question de la culture ou plutôt la réponse de la culture par rapport à l'ensemble des défis et des enjeux que nous rencontrons ». La culture, une réponse contre le fanatisme et le protectionnisme Epris par l'actualité et l'influence qu'elle exerce sur le quotidien des populations de part le monde, François Hollande, a souligné que dans un monde qui fait face à une montée de nombreux périls, tels que « les nationalistes, les extrémistes, les populistes » la diversité ne trouve plus sa place. Pour Hollande, les peuples actuellement et d'une manière générale doutent de leur identité et s'interroge sur leur avenir. Chose qui les poussent à se replonger dans le passé en cherchant souvent, vainement, un pseudo âge d'or pour essayer de comprendre leur destin. Les mêmes peuples toujours à la recherche de leur identité peuvent avoir la tentation de trouver un adversaire et quelque fois dans une religion qui n'est pas les leurs. Dans ce sens, l'ancien président a rappelé que le Maroc de part sa situation géographique ne se trouve pas loin des conflits qui ont utilisé la religion pour séparer les peuples et pour amener un certain nombre de jeunes dans des conflits qui sont pas les leurs et user de la religion qui a été perverti par les fanatiques pour créer une situation de peur qui elle-même s'est transformé rapidement en repli. L'ancien président français n'a pas manqué d'évoquer « un certain nombre de crise qui entretiennent l'esprit de fermeture ». « J'évoque dans ce cadre, la question de migratoire mais également la résolution du protectionnisme, que nous n'avons pas imaginé venir d'un pays qui avait fait de la libre échange sa foi principale, et, nous constatons, hélas, que c'est ce même pays qui diffuse le repli, le protectionnisme, ces valeurs qui remportent, malheureusement l'adhésion des peuples face à une situation de recul des valeurs de la démocratie et de la liberté », avance François Hollande. « La culture peut-elle être la clé ? » François Hollande assure d'entrée en jeu que considérer la culture comme unique solution c'est lui confier une « très lourde responsabilité » à des problèmes dans la résolution passe d'abord par une action politique pour réserver la paix, pour résoudre les conflits et par une lutte contre toutes les formes de fanatisme et d'intolérance. Ceci dit, la culture peut jouer un rôle pour cimenter la cohésion des peuples et pour favoriser le dialogue et donc la paix et l'harmonie. « Comment y parvenir ? » « D'abord à l'échelle international en portant à travers la culture une ambition de dialogue et de liberté, c'est le rôle des institution internationales de promouvoir ces principes » Dans cette perspective, Hollande a retenu que lendemain de la guerre mondiale, la communauté internationale, à l'initiative d'un certain nombre de personnalités, avait créé l'UNISCO pour, justement, porter ces valeurs, de culture, d'émancipation, d'éducation et de connaissance ». En somme, François Hollande considère que la diversité culturelle est si précieuse qu'il faut la préserver et la doter de moyens. Point que retient également Mehdi Qotbi, le président du Musée Mohammed VI d'art moderne de Rabat qui relève qu'en ces temps « de recul de la raison qui favorise la résurrection de vieux démons qu'on pensait enterrés et oubliés, nous devons réinterroger l'histoire et trouver en nous la force de garder nos esprits en éveil ».