Ce dimanche, Abdellah Tourabi a reçu l'éminent historien spécialiste du Maghreb, Benjamin Stora ! Avec lui, plusieurs sujets ont été abordés en compagnie de Reda Mouhsine, rédacteur en chef adjoint du site H24 et Sami Lakmahri, journaliste au magazine Zamane. Il y a exactement 30 ans que le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie avaient signé à Marrakech le Traité constitutif de l'UMA (l'Union du Maghreb arabe). Une décision qui aurait dû ouvrir la porte à la création de multiples opportunités économiques, politiques, diplomatiques et sociales mais dont la concrétisation a buté contre plusieurs contraintes. « Les deux grands pays du Maghreb restent le Maroc et l'Algérie (.) L'Union du Maghreb Arabe ne pouvait fonctionner que sur la base d'une coopération et d'une entente entre ces deux pays », fait remarquer Benjamin Stora. Rappelons que dès 1994, les frontières entre les deux pays se sont fermées et "le fossé s''est creusé entre ces deux pays", note l'invité de Confidences de presse. Pourtant, tout prédisposait à la réussite de cette Union. En plus des liens historiques et du combat commun pour l'indépendance, "il y a avait une sorte d'homogénéisation culturelle: la même langue, la même religion, le même espace géographique face à l'Europe", rappelle Benjamin Stora. Aujourd'hui, les liens entre les populations de ces pays ont été rompus et les nouvelles générations ont développé une vraie ignorance de ce passé commun. "La transmission mémorielle qui s'est perdue. (.) Il est vrai qu'il y a une dépolitisation générale de la jeunesse à l'échelle mondiale. Dans cette dépolitisation et cette absence de civisme et de citoyenneté et de mémoire, les liens entre les pays se sont perdus", explique l'historien. En plus de l'UMA, plusieurs autres sujets ont été analysés dans cette édition de Confidences de presse: le la coexistence entre les juifs et les musulmans dans les pays du Maghreb, les causes du départ des juifs maghrébins de leurs pays ... 2m.ma vous propose le Replay.