Lutte contre les inondations et récupération des eaux de pluie : une nécessité, un devoir. Les pluies du 21 au 23 décembre ont mis à nu, pour une fois encore, la mauvaise approche adoptée pour lutter contre les eaux pluviales. Le problème ne date pas d'aujourd'hui, sauf qu'actuellement on a tous les éléments techniques et de recul pour faire du beau travail et éviter les dégâts causés, à chaque fois, par les eaux de pluies qui font déborder les fleuves. Par manque de coordination, mais également de stratégie efficace entre les différents départements concernés, la problématique de protection du Grand Agadir, contre les inondations, se pose avec acuité. La lutte contre les inondations et la récupération des eaux de pluie sont à la fois une nécessité un devoir et une urgence. Il est absurde de remarquer qu'à chaque saison de pluie, les inondations ont lieu, les débordements des oueds également, les dégâts sur la chaussée et les habitants également. Il est tombé à Agadir, du 21 au 23 décembre, à peine 22 mm de pluie. Et pourtant, la ville a été entourée d'eau partout, les grands axes routiers bloqués, des morts du côté de Drargua et des dégâts sérieux. Une grande phobie et panique chez la population. Autrement s'il avait plu 60 à 80 mm, on aurait vécu une vraie catastrophe. Il est inconcevable de laisser les choses ainsi. Les Autorités, les services extérieurs compétents et les élus assument la première responsabilité pour résoudre définitivement ce problème, car il est techniquement maîtrisable ; il suffit d'y mettre la volonté qu'il faut. Non seulement il faut réglementer, mais également prendre les décisions fermes qu'il faut, les faire accompagner par un suivi, avec la création d'une cellule permanente qui veille à superviser tout le travail qu'il faut mais à prévoir les dispositions à prendre ( à cour, moyen et long terme) et ne jamais attendre que les pluies fassent les dégâts pour bouger et colmater les brèches au lieu de résoudre définitivement les problèmes. Depuis plus de vingt ans, on sait que l'oued Lahouar, Tamalest, Tildi, Leghazoua et Tanaout, sont un vrai danger public pour Agadir. Et pourtant, non seulement on n'a rien fait mais on a permis des constructions sur les lits des oueds accentuant le problème beaucoup plus. « Un oued n'oublie jamais son lit », dit l'adage populaire. Attention et mille fois attention, qui joue avec le feu, finit par se brûler. Ainsi donc, la première chose à adopter sérieusement est de remettre les oueds dans leur état naturel. IL vaut mieux tard que jamais, afin d'éviter des catastrophes dans l'avenir. Le climat change, la densité des pluies aussi. IL suffit d'un bon orage d'une journée, pour voir l'horreur. La remise des oueds dans leur état naturel est nécessaire avec tout l'aménagement qu'il le faut. Beaucoup de pays l'adoptent car elle restent la meilleure solution pour éviter les inondations ( ou du moins les mieux maîtriser) et pour favoriser une bonne maîtrise de l'environnement. Deuxième disposition à prendre, c'est d'interdire définitivement, la construction sur les lits des oueds. Ce qui s'est passé et se passe encore à Agadir, est une aberration et une approche urbaine irresponsable. Sur l'oued Tanouat a été construit le boulevard des FAR , la Vallée et des Oiseaux, c'est la zone la plus dangereuse constructible sur un lit d'oued. Sur l'oued Lahouar, on construit la fameuse gare routière, le marché du poisson etc, une autre aberration amplifiée par des ouvrages de franchissement sous- dimentionnés, l'oued Tamaite traverse la route de Marrakech, sans les protections nécessaires qu'il faut, le Tamalest menace sérieusement Tilila et toute la zone environnante etc… Bref, là où l'oued passe, il y problème sérieux, car les dispositions nécessaires ne sont pas prises sérieusement. Le curage des dalots n'est jamais fait comme il se doit alors qu'il doit être permanent, pluie ou non, surtout bien accessible pour les engins de nettoyage. Au contraire le problème est accentué par les dépôts de toutes les matières possible et imaginables, idem pour les lits des oueds qui sont devenus des dépotoirs horribles. Les dépôts et gravas sur les oueds doivent être contrôlés sérieusement. Dans une zone aride, comme est le cas d'Agadir et de la région où la rareté de l'eau est de plus en plus sérieuse et grave, il est inadmissible de laisser les eaux de pluies partir, sans aucune récupération, dans la mer. La récupération des eaux de pluies est nécessaire, c'est un devoir que les Autorités et les élus doivent assumer vis-à-vis des citoyens et des générations à venir. Les eaux de pluies récupérées sont utilisables à plusieurs niveaux pour le développement urbain, jardins, zones vertes, golf, nettoyage, arrosage… Ceci, rien ne pourra se faire, sans une coordination nécessaire et une stratégie de travail entre les différents intervenants dans ce domaine qui touche les inondations, les eaux de pluies, leur récupération et toute la prévention et les interventions urgentes et nécessaires qu'il faut, en cas d'inondations et débordements des oueds. Cette fois encore, on l' échappé belle, les pertes humaines limitées à cause des débordements et inondations des eaux de pluies sont déplorables; mais le pire est craindre, si on ne fait rien pour circonscrire définitivement le problème. Le climat n'est plus maîtrisable, encore moins prévisible. Il peut tomber 10 mm en une journée, comme il peut exceptionnellement tomber 100 mm en deux jours, alors que faire, dans ce cas. Pour une fois encore, la prévention est la meilleure approche intelligente et pratique à adopter, surtout lorsque les solutions ont à porter de main. Il suffit d'y mettre la volonté, le sérieux et la responsabilité citoyenne qu'il faut. A bon entendeur, salut.