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Discours d'Ahmed Gaïd Salah : Chant du cygne et bataille perdue
Publié dans Hespress le 23 - 11 - 2019

La bataille médiatique à laquelle se livre le général de corps d'armée chef d'Etat-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, devient aujourd'hui pour l'homme, qui détient toutes les ficelles du pouvoir en Algérie, une question de survie.
Le « bonhomme », qui carbure actuellement à un discours/jour (troisième allocution en trois jours consécutifs depuis mardi), n'a de cesse d'intensifier les appels aux Algériens, leur quémandant de se mobiliser pour une présidentielle, qui ne les concerne plus depuis le mois de février dernier, du moins dans les conditions du projet actuel que leur impose l'homme aux innombrables facettes. Les discours de Gaïd, qui tendent à inciter « humblement » et avec insistance le peuple algérien à se diriger vers des urnes, dont il ne veut pas, ne sont certainement pas plus légitimes que ceux de la désobéissance civile dans le pays. Mais à y voir de trop près, le cœur a vite fait de trouver des raisons.
Faut-il y voir un chant du cygne à travers ces discours, qui s'accrochent à de la propagande pure et dure, d'un passé dont la rue n'a plus que faire, et qui n'en finit pas de continuer en Algérie ? Faut dire aussi que la puissance de l'institution, qu'il incarne en maître absolu, n'est pas prête à céder le moindre iota à cette « bande ingrate et irrespectueuse (3issaba) » des valeurs de l'Algérie qu'est le Hirak.
Sourde oreille aux revendications de la rue
Ce dernier mouvement, pacifique soit dit en passant, se chiffre en genre et en nombre et de sa volonté populaire, à des millions de gens qui investissent l'espace public chaque mardi et vendredi. C'est là, bien plus qu'une simple bande comme veulent laisser croire les soubresauts du brûlot au quotidien d'un général en détresse. Le tyran, qui tient fermement à son initiative politico-militaire et à ses avantages et autres faveurs envers l'uniforme, en guise de solution de rechange à la demande de la rue, n'a que sa ferme opposition à proposer. Jugeons-en !
À la liberté des détenus d'opinion ils sont des centaines et des centaines à avoir été cueillis depuis février dernier. Jeudi, pour une seconde sortie nocturne de contestation des Algériens à Alger, le panier à salade a fonctionné à plein régime. En neuf mois de Hirak, les emprisonnés opposants « au régime des généraux » ont été multipliés par cent, en comparaison à ceux de l'ancien système, durant tout son règne.
Amusant aussi, au petit jeu de « Jaques a dit » quand « mon général » dit « Tout le peuple algérien est pour l'élection », les cinq matelots candidats, d'un « à vos ordres » répercutent ces dires lors des meetings auxquels du reste, nul Algérien, si ce n'est forcé, n'assiste.
Le Hirak de plus en plus pressant
Sans tomber dans l'excès, il serait bon de constater que le Hirak, dans sa quête d'en finir avec l'ancien système, ne renonce pas à la rue et maintient la pression. Le rejet de l'élection est aujourd'hui on ne peut plus évident, et cela fait craindre pour l'Algérie au fur et à mesure que l'échéance du 12 décembre approche. Pour les uns comme pour les autres, seule la réalité du terrain compte. Entre répressions par-ci et désobéissance civile par-là, le bon ménage aura vite fait de voler en éclat.
Jusqu'à présent les faits d'armes de ce bon vieux général sont d'avoir écarté de sa route, Abdelaziz Bouteflika et son clan par ce qui s'apparente à un « coup d'état » en bonne et due forme, pour reprendre l'expression du moment. Les pouvoirs publics en Algérie qu'orchestre d'une main de fer Gaïd Salah, n'ont rien entrepris non plus pour apaiser la rue et l'empêcher de radicaliser, si l'on peut dire, le mouvement du Hirak. De plus, condamner les opposants à l'élection voulu mordicus par le général, à de lourdes peines d'emprisonnements en les accusant d'être des « traîtres à la nation et des individus faisant parti de la « 3issaba » n'est pas là, pour arranger les choses. D'autres délits ayant trait à la question identitaire (drapeau amazigh) sont également sévèrement réprimées. Triste pour ce grand pays.
Un tour de vis supplémentaire à chaque allocution
Le problème c'est que le bonhomme y croit à sa fermeté. Ce vendredi, il a encore déclaré dans une allocution à partir de sa quatrième région militaire de Ouargla où il effectue une visite de travail qui n'en finit pas, que « l'armée algérienne œuvre à maintenir la disponibilité opérationnelle à son plus haut niveau afin qu'elle puisse détenir, en permanence, les moyens d'accomplir leurs missions et s'adapter constamment aux évolutions de la situation géopolitique et à la complexité des enjeux dans notre sous-région ».
Avant de poursuivre devant un parterre de militaires « Toutes les tentatives désespérées ciblant la sécurité et la stabilité de notre pays ont échoué et vont encore échouer dans l'avenir grâce à l'aide d'Allah le Tout-Puissant et grâce aux efforts laborieux et fructueux que l'Armée nationale populaire, digne héritière de l'Armée de libération nationale, ne cesse de consentir, en s'inspirant de son dévouement aux valeurs de Novembre et son message éternel afin que l'Algérie demeure unie et indivisible, conformément au serment prêté au service de la patrie », a affirmé Gaid Salah.
Un charabia pour résumer qu'il va falloir maintenant donner un sérieux tour de vis et muscler un peu plus les interventions des forces de l'ordre pour contrer les velléités de la rue algérienne devenue trop pressante à son goût.
A discours sécuritaire, forte mobilisation
Mais que l'on se rassure, cette dernière le lui rend bien et elle a répondu à son discours en ce quarantième vendredi de rang en étant fortement mobilisée dans les principales villes et wilayas du pays. Un Hirak massivement suivi par les citoyens algériens que ce soit dans la capitale Alger, Oran, Mostaganem, Jijel, Tizi-Ouzou, Bejaïa, Bouira ou autres, les rues étaient noires de monde malgré un déploiement imposant des forces de l'ordre.
Force est de constater également que dès lors que le mouvement de contestation populaire a pu identifier son ennemi, on a assisté à une mobilisation de plus en plus cadencée. Les slogans ont été de plus en fort et Gaïd a remplacé son pote déchu dans le « dégage » de circonstance. La situation est d'autant plus explosive que c'est l'armée algérienne impliquée entièrement dans le jeu politique qui a la main et que c'est elle qui est entrée en conflit avec le Hirak et non l'inverse.


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