Huit personnes « liées à la CIA » ont été arrêtées par Téhéran à la suite des manifestations dénonçant l'augmentation des prix du pétrole, a annoncé l'agence officielle iranienne Irna. « Certains éléments qui ont essayé de recueillir des informations sur les récentes émeutes et de les envoyer hors du pays ont été identifiés et arrêtés« , a annoncé l'agence iranienne citant le directeur général du département du contre-espionnage au ministère du Renseignement. Sur les huit personnes arrêtées, six sont soupçonnées d'avoir « participé aux émeutes et donné des ordres« , a indiqué Irna, tandis que deux autres sont accusées d'avoir tenté de recueillir des informations et de les transférer à l'étranger. Selon l'agence les personnes iraniennes sont toutes « liées à la CIA« , et « elles avaient toutes été formées dans différents pays sur la façon de recueillir des informations (…) en tant que journalistes-citoyens« . Alors que les autorités iraniennes ont coupé internet pour empêcher que des informations ne sortent du pays, les Etats-Unis ont affirmé avoir reçu à ce jour, à travers Telegram, l'application de messagerie cryptée « près de 20.000 messages, vidéos, photos, notes des abus du régime par le biais des services de messagerie Telegram », a déclaré le secrétaire d'Etat Mike Pompeo. Depuis le début des manifestations qui ont découlé sur des émeutes, les autorités iraniennes sont restées très discrètes sur l'ampleur des dégâts. Elles ont simplement confirmé la mort de cinq personnes, quatre membres des forces de l'ordre tués par des « émeutiers » et un civil, et annoncé environ 500 arrestations dont celles de 180 « meneurs ». Mais les chiffres sont différents selon l'ONG Amnesty International qui a dressé un bilan qui porte à 143, le nombre de manifestants tués. Pour Human Rights Watch (HRW), l'Iran aurait « dissimulé délibérément » le bilan des morts et des arrestations. Selon des organisations de défense des droits de l'Homme cités par HRW, il y aurait eu jusqu'à 7.000 arrestations.