Le directeur du quotidien Akhbar Al Yaoum et du site d'information d'Al Yaoum 24 est en grève de la faim depuis dimanche pour « protester contre ses conditions de détention ». Une information partagée par sa femme, Asmaa Moussaoui, qui déclare que l'état de santé du journaliste condamné à 15 ans de prison ferme « se dégrade du fait de maladies chroniques ». Taoufik Bouachrine a décidé de faire une grève de la faim pour « protester contre les conditions de détention difficiles dans lesquelles il se trouve », a déclaré son épouse. Asmaa Moussaoui explique dans cette annonce que le directeur du quotidien Akhbar Al Yaoum et du site d'information d'Al Yaoum 24 proteste également contre « la confiscation des lettres adressées » qu'il lui adresse, elle et ses enfants, « par l'administration pénitentiaire sans justification légale ». Le journaliste, condamné à une peine de 12 ans de prison ferme en première instance, rehaussée à 15 ans en appel en plus d'une amende de 300.000 DH, pour « traite d'êtres humains », « abus de pouvoir à des fins sexuelles », « viol et tentative de viol » serait « soumis », selon son épouse, à « un système de surveillance sévère ». Elle déclare aussi que Taoufik Bouachrine serait soumis à « un régime alimentaire maigre » qui exacerbait ses « maladies incurables ». On apprend également que le journaliste, détenu à la prison d'Ain Borja à Casablanca, « se plaint des mauvais traitements » qui lui seraient infligés par un membre du personnel pénitentiaire. Asmaa Moussaoui déclare qu'il l'aurait « délibérément perquisitionné de manière provocante et dégradante ». Elle ajoute que Taoufik Bouachrine serait « privé de toute intimité, lors de la visite de sa famille ou au téléphone ». Notons que le procureur de la Cour d'appel de Casablanca, Hakim El Ouardi, a réfuté ces mêmes allégations, lors d'une visite à la prison d'Ain Borja. C'était avant la condamnation en appel du journaliste, fin octobre. Le procureur de la Cour indiquait notamment que la cellule de Taoufik Bouachrine « est maintenue ouverte 24 heures sur 24 et équipée d'un chauffe-plats et d'une machine à café ».