En lisant les derniers articles du Monde, "Dbibina" se projette quelques décennies en arrière, quand feu le roi Hassan II faisait la joie des écrivains en mal de sensations fortes, qui recherchent le scoop, l'argent, les ventes. Ces articles, au nombre de six, sont une sorte de saga d'été appelée série d'été, tournée autour de la personne du roi Mohammed VI, qui constituerait une énigme pour les deux auteurs Frédéric Bobin et Christophe Ayad. "Dbibina" s'amuse en constatant ce véritable complexe du Monde pour la monarchie marocaine, et ce complexe remonte à des dizaines d'années. Journal de référence à ses débuts et pour quelques décennies, le Monde est devenu depuis 2010 un journal commercial, un périodique qui surfe sur son histoire et son images passées pour asséner ses vérités. Dans le début des années 2010 en effet, le trio Pigasse, Niel et Bergé a repris le journal en proie à de sérieuses difficultés financières et fortement bousculé par les deux journalistes Péan et Cohen auteurs de "la face cachée du Monde" ; ils y révèlent un trafic d'influence et du favoritisme politique dans le cadre de dérives éditoriales plus générales. En lisant les articles du Monde consacrés au roi du Maroc, "Dbibina" se dit que le journal a repris avec ses vieux démons, la recherche de sensationnalisme et de spectaculaire. En se concentrant sur les deux auteurs des articles de la série, "Dbibina" glisse sur Christophe Ayad qui déroule ses maigres connaissances sur cette région nord-africaine du monde ; et il s'arrête sur Frédéric Bobin. Ce Monsieur est le même qui a écrit il y a quelques semaines un article intitulé "Au Maroc, règlements de comptes après la fuite à l'étranger d'un ancien chef espion", parlant du douteux Mehdi Hijaouy, avec comme illustration une photo de Hijaouy posant dans ce qu'il dit être son bureau et qui ressemble beaucoup à un décor d'hôtel orné de quelques photos pour "faire bureau de la DGED". Comment un journaliste digne de ce nom qui se dit neutre et objectif, peut-il sortir un article en prenant son illustration chez le type qu'il cajole et encense et présente comme un héros ? Et du coup, "Dbibina" fait le lien entre la série d'articles en cours de publication et cet article du 17 juillet. Il est même certain que les "informations" contenues dans cet article et dans la série d'été, "informations" qui puent le règlement de comptes, la malveillance et la volonté de faire du mal viennent de Hijaouy. Et comme tout ça fonctionne en boucle, "Dbibina" pense aussi à la similitude des "arguments" utilisés par Bobin et les "révélations" ou questions de Ali Lmra-bête. Et tout ça intervient en même temps que ce hacker qui s'excite et s'en prend même au prince héritier dans une histoire que même Alexandre Dumas n'aurait pu imaginer. "Dbibina" connaît bien la France et il sait comment fonctionne le pouvoir dans ce pays, en étroite complicité avec les médias publics et les autres privés mais possédés et dirigés par des gens qui n'ont rien à refuser au pouvoir central. Du coup, "Dbibina" se demande par quel hasard les articles du Monde sont tout de suite traités par France24 qui relève du ministère des affaires étrangères, puis pourquoi Hakimi est poursuivi par un parquet qui prend ses ordres du gouvernement. Non, pense "Dbibina", tout ça est louche. "Dbibina" est très en colère car il n'aime pas qu'on touche à son roi, surtout quand on ne comprend rien au Maroc, mais il est aussi très heureux en voyant comment les marocains, journalistes ou simples internautes, ont réagi à ces articles à charge contre notre roi. Et comme le Monde s'est donné le droit de charger le Maroc et son souverain, "Dbibina" pense aussi à faire un comparatif entre la politique en France et au Maroc, les services de sécurité en France et au Maroc, la gestion du Covid en France et au Maroc et, enfin, surtout, la stabilité politique en France et au Maroc. Les français ne seront pas contents mais on ne touche pas impunément au Maroc et au roi du Maroc.