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Délimitation des frontières maritimes : le Maroc mise sur le dialogue, la coopération et la vision royale
Publié dans L'opinion le 28 - 08 - 2025

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, a affirmé que le Maroc reste attaché au dialogue avec l'Espagne en ce qui concerne la délimitation des frontières maritimes dans le respect des normes internationales.
« Posséder un littoral ne suffit pas pour être une nation maritime, il faut l'intégrer dans sa vision géopolitique. C'est ce que le Maroc a fait tout au long de son Histoire, et de manière encore plus affirmée sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans un discours lu en son nom par son chef de cabinet, Sami El Marrakchi, à l'ouverture d'un séminaire organisé mardi à Rabat, en partenariat avec l'Institut de droit international (IDI), sous le thème « Pratiques internationales dans la délimitation des espaces maritimes ».
Le ministre a rappelé que la doctrine maritime nationale repose sur trois piliers fondamentaux : la défense de l'intégrité territoriale, l'attachement à la légalité internationale et le rejet de toute approche unilatérale en matière de délimitation des frontières. « Chaque fois que nous avons été confrontés à une tentative d'imposition, nous avons répondu avec fermeté mais toujours dans le respect du droit de la mer », a-t-il insisté.
Au sujet des frontières maritimes avec l'Espagne, M. Bourita a réitéré l'engagement du Royaume en faveur d'un règlement « pacifique, direct, transparent et constructif ». Le dialogue bilatéral, a-t-il précisé, incarne l'esprit de bon voisinage et d'intérêt mutuel, s'inscrivant dans la dynamique du partenariat stratégique global entre Rabat et Madrid. « Lorsque le choix se porte sur le dialogue, la mer cesse d'être une ligne de séparation pour devenir un pont d'union », a-t-il résumé.
La mer, un pilier de la vision royale
Au-delà des questions de délimitation, le ministre a souligné que la vision royale érige la mer en levier de prospérité nationale, de rayonnement continental et de défense de la souveraineté. Le Souverain a ainsi lié l'intégrité territoriale pleine et entière à la place du Maroc en tant qu'acteur maritime majeur. Une approche qui dépasse la simple logique de souveraineté pour embrasser la dimension économique, humaine et géopolitique des océans.
Cette ambition s'incarne dans la montée en puissance de l'économie bleue et le développement d'infrastructures portuaires de rang mondial. Tanger Med, devenu l'un des plus importants ports de la Méditerranée et d'Afrique, en est une illustration. Le futur port de Dakhla Atlantique, quant à lui, est appelé à devenir une plateforme de connexion vers et pour l'Afrique. À cela s'ajoute la volonté de reconstituer une flotte nationale compétitive, capable de garantir une connectivité fluide avec le continent et le reste du monde.
Trois projets structurants pour l'Afrique
La mer occupe en effet une place centrale dans les grandes initiatives diplomatiques impulsées par SM le Roi Mohammed VI. Le Processus de Rabat, lancé en 2022, a réuni vingt-trois pays atlantiques africains autour de priorités communes portant sur la sécurité maritime, la protection de l'environnement et le développement durable des ressources marines. En 2023, l'Initiative royale en faveur de l'accès des pays du Sahel à l'Atlantique a été présentée comme un acte de solidarité géopolitique. Elle vise à briser l'enclavement des Etats sahéliens grâce à l'accès aux infrastructures portuaires marocaines et à renforcer leur intégration dans les échanges régionaux et mondiaux. Un autre projet emblématique est celui du gazoduc Nigeria–Maroc, annoncé en 2016, destiné à relier treize pays africains. Ce chantier d'envergure a pour objectif de stimuler l'industrialisation régionale et de consolider la stabilité à travers une prospérité partagée. Ces initiatives traduisent la conviction royale que tout devient possible en Afrique lorsqu'une vision forte s'allie à une volonté ferme.
Une diplomatie océanique active
Le ministre a rappelé que cette ambition maritime dépasse le cadre strictement national et bilatéral pour s'affirmer également sur le plan multilatéral. En juin dernier, lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans organisée à Nice, SM le Roi Mohammed VI a co-présidé, aux côtés du président français, un Sommet africain pour l'océan. Cet événement a constitué une tribune majeure pour affirmer la voix du continent et mettre en avant le rôle stratégique de ses espaces maritimes. À cette occasion, le Souverain a insisté sur le fait que l'Afrique ne peut envisager son avenir uniquement sous le prisme terrestre, car son destin est également maritime.
Cette approche globale, qui s'inscrit dans la vision royale, repose sur trois dimensions essentielles mises en avant par Nasser Bourita. La première consiste à considérer la mer comme un espace de liaison et d'intégration, capable de rapprocher les peuples et de stimuler les échanges commerciaux et culturels. La deuxième repose sur la gestion partenariale des espaces maritimes, qui doit être partagée, inclusive et orientée vers des bénéfices communs, qu'il s'agisse de sécurité, d'exploitation durable des ressources ou de lutte contre les menaces transnationales. Enfin, la troisième dimension propose une lecture dynamique de la Convention de Montego Bay. Plutôt que de la percevoir comme un texte figé, le Maroc la considère comme un instrument évolutif et pragmatique, apte à répondre aux défis contemporains tels que le changement climatique, la préservation de la biodiversité marine et la régulation des nouvelles activités économiques liées aux océans.
Ainsi, à travers cette vision élargie et résolument moderne, le Royaume inscrit sa stratégie atlantique dans un cadre global qui associe diplomatie régionale, coopération internationale et défense des intérêts communs de l'Afrique.
Montego Bay et gouvernance des océans
« La Convention sur le droit de la mer n'est pas seulement un code de délimitation, c'est un instrument évolutif et pragmatique. Elle peut servir davantage le développement, la sécurité et la coopération », a souligné M. Bourita. Tout en réaffirmant son rôle de cadre de référence, il a plaidé pour une actualisation de ce texte vieux de plus de 40 ans.
Il a également appelé à une réforme de la gouvernance océanique intégrant les avancées technologiques (robotique sous-marine, exploitation minière), répondant aux impératifs environnementaux liés à la biodiversité, à la pollution et à l'acidification des océans, et ouverte aux nouveaux usages maritimes. En attendant ces évolutions, le ministre a insisté sur l'urgence de l'entrée en vigueur de l'Accord sur la biodiversité marine au-delà des zones de juridiction nationale (BBNJ), qualifié de priorité « stratégique et éthique ».
Une construction progressive de la souveraineté maritime
Le Maroc a progressivement bâti sa souveraineté maritime depuis l'indépendance. M. Bourita a rappelé les étapes clés : création de la Marine royale en 1960, établissement de l'Office national des pêches en 1969, proclamation des eaux territoriales en 1973, annonce de la zone économique exclusive (ZEE) en 1981, adoption en 1992 des premières lois relatives au plateau continental. En 2017, le Royaume a lancé la procédure d'extension de son plateau continental au-delà de 200 milles nautiques, avant d'adopter en 2020 deux lois majeures portant sur la délimitation des eaux territoriales et de la ZEE. Autant de jalons traduisant une volonté constante d'actualiser le cadre législatif national en cohérence avec le droit international de la mer.
Une rencontre de haut niveau
Le séminaire a été marqué par une participation de haut niveau réunissant des experts marocains et étrangers de renom en droit international. Parmi eux, figure Mohamed Bennouna, président de l'Institut de droit international et ancien juge à la Cour internationale de Justice, dont l'expérience et l'autorité dans le domaine confèrent un poids particulier aux débats. Aux côtés des spécialistes marocains, YujiIwasawa, actuel président de la Cour internationale de Justice, a également pris part aux travaux. La présence de cette personnalité illustre la portée internationale de la rencontre et son rôle dans la mise en perspective des grands enjeux juridiques liés à la gouvernance des océans et à l'interprétation des conventions internationales.
En réunissant de telles figures, le séminaire a offert une plateforme de réflexion et d'échanges de haut niveau, favorisant un dialogue entre les traditions juridiques et les pratiques internationales. Les discussions ont permis d'aborder non seulement les aspects théoriques du droit de la mer, mais aussi leurs implications concrètes pour la sécurité, la coopération régionale et le développement durable des ressources maritimes.


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