Un Niagara d'insultes et autres noms d'oiseaux, des sobriquets... Les plus courtois se contentent de dire : « Ah, je le savais », ou encore : « Pas surpris, mais déçu... ». Cette déferlante de haine enfouie est révélatrice de l'ampleur d'un choc maniéré, d'un vaudeville à l'eau de rose que nous joue l'Algérie, marraine du terrorisme dans la région (voir la dépêche de l'agence d'État russe TASS, datée du 22 août 2025, relatant le témoignage d'Alexander Ivanov, patron de l'Union des officiers pour la sécurité internationale), qui découvre sur X la morsure de cette vipère qu'elle s'est longtemps targuée d'avoir réchauffée dans son sein. Cette Hassan, dont une banale prise de parole ne RIMe plus à rien, heurte désormais la doxa sacro-sainte des alcôves et autres galetas d'El Mouradia (palais présidentiel de la façade civile du pouvoir algérien actuel). Au fait, quel péché capital cette Rima Hassan a-t-elle commis devant l'Éternel, pour que l'inquisition médiatique se lève contre elle vent debout ? Une croisade en bonne et due forme est illico mobilisée pour laver l'affront, l'opprobre, voire l'hérésie de cette Levantine, suppôt avéré des Cathares. Les faits A-t-elle reconnu, officiellement, la marocanité du Sahara ? A-t-elle omis de brandir, via drapeau, son soutien à la cause du « peuple sahraoui » ? A-t-elle condamné, ne serait-ce que dans son for intérieur, les agissements erratiques et discriminatoires (par tribalisme) en vigueur dans les camps de Tindouf ? À toutes ces questions, la réponse est NON. En effet, tout le tort de cette Franco-Palestinienne, militante de la France Insoumise (gauche « nanar ») du camarade tangérois Mélenchon, est d'avoir précisé, de quelques iotas, son point de vue sur le différend algéro-marocain concernant le Sahara. Nuancer le narratif algérois en appelant, dans son tweet, à « arrêter de comparer la Palestine à la question du Sahara ». D'aucuns savent que toute comparaison entre les deux situations ne tient pas la route. Nonobstant, cette affirmation est valable lorsqu'on discute entre gens normaux. Mais lorsque la mauvaise foi algérienne s'érige en socle — ou plus exactement en terreau — l'affaire prend une autre tournure : d'autres sons de cloche résonnent, où le non-dit est, ma foi, plus important que ce qui est péroré sur la place publique. Éclairage Par monts et vaux, toute l'armada médiatique algérienne — presse officieuse, trolls, influenceurs, ONG de soutien aux peuples opprimés sur Terre, et j'en passe — c'est-à-dire tous les compartiments de la smala, se sont fendus d'un (minimum syndical) ou de plusieurs (pour les plus zélés) spots, communiqués... afin de fustiger la traîtresse, la « marocochienne » (appréciez la galanterie algérienne), pour sa prise de position. By the way, j'ai personnellement constaté que, dans l'art de l'invective et de l'insulte, l'aura de l'école algérienne est incommensurable : ses génies du mal-parler ne laisseront à quiconque aucune place sur le podium de n'importe quelle Star Academy du genre. Cependant, cette avalanche de haine contre une simple prise de parole — considérée par Alger comme extrême déviance ou égarement de brebis galeuse du « droit chemin » — n'est pas gratuite... Que nenni ! Trois niveaux d'angoisse algérienne La vérité est que cette attaque, en apparence disproportionnée, contre Rima Hassan cache trois niveaux d'angoisse chez les responsables algériens : 1. Rima Hassan est députée européenne Strasbourg, siège du Parlement européen, reste l'un des derniers bastions de la propagande pro-Polisario, principalement chez la gauche caviar en mal de lutte des classes, faute d'un authentique lumpenprolétariat à se mettre sous la dent. Une vieille monarchie contre de « prétendus » guévaristes ? Quelle aubaine ! Pour ne pas dire du pain béni. Passionaria de cette douce rêverie, Rima Hassan, en rectifiant sa position et en mettant de l'eau dans son vin, met de facto un caillou dans les spartiates gauchistes — pour pasticher le défunt Boukharouba qui jubilait en parlant de l'affaire du Sahara comme d'un caillou mis dans les babouches du Maroc pour le ralentir. 2. Un symbole qui dérange Rima Hassan, figure de proue du navire gauche française, est un symbole, n'en déplaise à ses détracteurs : une femme arabe, assimilée/intégrée (Dieu reconnaîtra les siens !), avec un bagou certain, « tiers-mondiste », « droitdelhommiste », anti-trumpiste... Que veut le peuple ? Cette nubile demoiselle serait manifestement un excellent parti pour le Mal(e) algérien... Ce dernier tente, par tous les moyens, de résorber ses accrocs avec la France, en tirant uniquement sur la cible droite, voire extrême droite, héritière de Bigeard et d'Aussaresses. De temps à autre, il ressort des tiroirs les histoires camphrées de la mémoire : les crânes exposés au Musée de l'Homme, les essais nucléaires de Reggane... Une litanie victimaire digne d'un mur des lamentations, mais indigne d'une « puissance régionale ». Alors, lorsque Rima Hassan, la gauchiste, pense autrement, Alger se sent visé. Son consensus virtuel se fissure : « Miroir, miroir... ». Comme un soufflé, tout l'argumentaire algérien sur une cabale ourdie uniquement par l'extrême droite fait... pschitt. 3. Le divorce d'un amalgame C'est le troisième élément de cette trinité, et me semble-t-il, le plus dérangeant : un camouflet cinglant. Car cela incarne, comme disait Ferdinand de Saussure, à la fois le signifié et le signifiant. Effectivement, les Goebbels et Pravda de la machine propagandiste algérienne ont, depuis longtemps, misé sur l'amalgame entre la noble lutte palestinienne pour un État souverain, et les agissements des milices du Polisario — selon la doctrine iranienne du wahdat assahat (unité et complémentarité des fronts), avec toute la trahison et la manipulation que cela sous-entend, face aux horreurs subies par les Palestiniens. Ce dogme « Palestine = Sahara » est un fonds de commerce fructueux pour Alger, voire un style de gouvernance (style Oued El Harrach). Alors, quand une militante palestinienne de souche réclame le divorce d'un mariage forcé et voulu catholique... la pilule ne passe pas. « Le keffieh ne fait pas le Palestinien », lance désespérément un troll algérien. Peu importe l'issue de cette affaire. Cependant, la réaction épidermique des marionnettistes d'Alger présuppose que l'Internationale de la mauvaise foi, « Al Makr », ne chante plus « Le soleil brillera toujours » à l'unisson. Car des fausses notes, ça et là (Rima Hassan, Jacob Zuma...), donnent le la — paradoxalement — à une implacable cacophonie, voire aux trompettes de Jéricho qui finiront par saborder l'antre du Mal. À Alger, l'on continue de confondre ruse, filouterie, mauvaise foi... avec sagacité, perspicacité et intelligence. Ce sont deux trajectoires parallèles. D'ailleurs, dans le Saint Coran, il est annoncé que la mauvaise foi et la perfidie ont un effet boomerang : « وَلَا يَحِيقُ الْمَكْرُ السَّيِّئُ إِلَّا بِأَهْلِهِ... » Sourate Fâtir, verset 43 (Et le mauvais complot ne cerne que ceux qui l'ont ourdi...)