Le marché marocain des téléphones intelligents a enregistré un recul marqué de 7 % au deuxième trimestre 2025, selon les données publiées par Canalys, désormais rattaché à Omdia. Cette contraction s'explique par un affaiblissement de la demande intérieure et par un durcissement des règles d'importation, qui a limité la disponibilité des appareils sur le marché. 19,2 millions d'unités écoulées en Afrique Selon Canalys, «l'Afrique a connu une croissance annuelle de 7 % de ses livraisons de smartphones, atteignant 19,2 millions d'unités au deuxième trimestre 2025». Cette performance place le continent parmi les régions les plus dynamiques à l'échelle mondiale. L'institut souligne que ce résultat découle de l'assouplissement de l'inflation dans des économies clefs telles que l'Egypte, le Nigéria et l'Afrique du Sud, ainsi que d'une stabilité monétaire accrue, qui a soutenu le pouvoir d'achat. L'Egypte en tête avec 21 % de croissance Dans l'espace nord-africain, «l'Egypte a progressé de 21 %, les fabricants s'appuyant sur les capacités industrielles locales mises en place cette année pour répondre à une forte demande durant la période promotionnelle de l'Aïd». Le Nigéria a connu un redressement de 10 % grâce à une monnaie plus stable, tandis que l'Afrique du Sud a affiché une progression de 2 %, accompagnée d'un bond de 63 % des livraisons de téléphones compatibles avec la cinquième génération. Le Maroc, pour sa part, a reculé de 7 %, et l'Algérie de 27 %. Le Sénégal a légèrement progressé de 3 %, et le Kenya n'a cédé que 2 %, traduisant une certaine résilience. Modèles à bas prix et parts de marché Canalys observe que «la demande pour les téléphones intelligents très bon marché, inférieurs à 100 dollars (environ 1 000 dirhams), a bondi de 38 % au deuxième trimestre, maintenant une tendance baissière du prix moyen depuis 2023». Transsion est demeuré en première position avec une croissance de 6 %, mais peine à s'élever vers des gammes supérieures malgré les efforts de sa filiale TECNO. Samsung a progressé de 3 % en élargissant sa présence hors d'Afrique du Sud, notamment en Egypte et au Nigéria, grâce à une distribution locale étoffée et à des lancements abordables tels que le modèle A06. Xiaomi a bondi de 32 % pour atteindre 14 % de parts de marché, porté par ses résultats en Egypte et au Nigéria et par des investissements locaux renforcés. Honor a consolidé son élan avec des modèles d'entrée et de milieu de gamme, tandis qu'Oppo , en baisse de 11 %, réorganise ses activités et a inauguré au Caire son premier espace combinant magasin d'expérience et centre de service. Vers une transformation structurelle Canalys prévoit que «les livraisons de smartphones en Afrique progresseront de 3 % en 2025, dépassant la morosité du marché mondial malgré la hausse attendue du coût des composants au second semestre». Le cabinet ajoute que «les marchés ruraux deviennent le nouveau terrain de concurrence, l'accès limité aux services bancaires traditionnels nourrissant la demande pour les paiements mobiles, la finance numérique et les services associés». Enfin, il précise que «l'Afrique tend à se muer d'un simple lieu de consommation en une base d'assemblage, l'Egypte et l'Ethiopie ouvrant la voie tandis que l'Ouganda et l'Algérie développent des écosystèmes plus restreints». La tendance vers le «Made in Africa» est présentée comme une nécessité, synonyme de baisse des coûts, de recours accru aux accords commerciaux régionaux et d'un ancrage industriel plus marqué sur le continent.