Dans le cadre de la 18è édition du festival international du film de Marrakech, le grand public marrakchi et les professionnels du cinéma avaient rendez-vous avec le dernier chef oeuvre de Martin Scorsese, «The Irishman», dans un casting de rêve, qui ressemble à un bouquet fait des acteurs fétiches du réalisateur. Durant 3h30, les spectateurs qui ont envahi la salle du Palais des congrès à Marrakech, ont eu droit à un Robert De Niro plus imposant que jamais, un Al Pacino dans son élément de «gang» et un Joe Pesci, comme cerise sur le gâteau. Le film de Martin Scorsese qui nous rappelle un peu «Means Streets», «les affranchis» ou encore «Casino», tous des chefs d'oeuvre du cinéaste, raconte l'histoire de Frank Sheehan (Robert De Niro), un vétéran de la seconde guerre, marié et père de deux filles, qui menait une vie « normale » en tant que chauffeur de camion-frigo pour le transport des viandes. Dans un premier temps, Frank l'Irlandais, comme le laisse entendre le titre du film, commence par arnaquer la société pour laquelle il travaillait pour devenir par la suite un tueur à gages pour le compte d'une mafia italienne. C'était celui qui faisait « le sale boulot » ou encore, comme les spectateurs l'ont bien entendu à plusieurs reprises dans «The Irishman», celui qui « peint des maisons ». Une sorte de code pour dire : «liquider quelqu'un». Frank Sheehan rencontre ainsi Russell Bufalino (Joe Pesci), un des boss de la mafia italienne, avec qui le courant passe illico et ils deviennent très proches. Il le met par la suite en contact avec Angelo Bruno (Harvey Keitel) le nouveau boss de Philadelphie. Et c'est là où l'aventure de Frank commence aux côtés des grandes figures de la mafia italienne qui ont marqué l'histoire des USA au 20è siècle et qui tiraient aussi les ficelles politiques du pays de l'oncle Sam, notamment Jimmy Hoffa ( Al Pacino) un mafieux qui se cache derrière la casquette de syndicaliste, disparu en 1975. «The Irishman» raconte également comment la mafia italienne a été secouée après l'élection de John Kennedy, et comment ce dernier a été épaulé par son père Joe Kennedy pour remporter les élections et combattre la corruption et le crime qui régnaient à cette époque. Cloué dans une chaise roulante dans une maison de retraite, Frank Sheehan, à travers « The Irishman » raconte son périple dans la pègre et comment il s'est transformé d'un homme ordinaire en un homme qui tue de sang froid et exécute les ordres de ses patrons. Comment les épouses des «boss» et de leurs employés vivent une vie faite de crimes et de mensonges, mais avec un bon côté qui est l'argent et le confort qu'il procure. Le moins que l'on puisse dire est que « The Irishman » n'a pas laissé la critique indifférente. Ainsi, selon Paris-Match, «Martin Scorsese revisite sa propre filmographie et s'interroge sur les mythes cinématographiques qu'il a créés, lui qui a passé son enfance à admirer les petites frappes de la «Mean Streets» », soulignant que le cinéaste italien «s'offre en guise d'épitaphe les projets qui lui tiennent le plus à cœur». Martin Scorsese a en tout cas frappé fort avec son nouveau chef d'oeuvre qui a été applaudi par le public de la 18e édition du festival international du film de Marrakech. D'ailleurs, Martin Scorsese avait imploré le public, lors d'une interview accordée au critique du cinéma Peter Travers, de ne pas regarder « The Irishman » ou n'importe lequel de ses films sur « un téléphone« . « A la limite sur un Ipad, un grand Ipad » a-t-il souligné. A bon entendeur!