A l'Académie du Royaume du Maroc de Rabat, la 46ème session ayant pour thème « l'Asie comme horizon de pensée : expériences de modernisation et de développement » en était à son quatrième jour. Lors de la seconde séquence consacrée à l'Inde, la réflexion a touché ce jeudi « L'Inde dans le contexte de la mondialisation ». La troisième séance présidée par Mohammed Kenbib, Professeur émérite à l'Université Mohammed V de Rabat a vu la participation d'Arun Kumar Singh, Ambassadeur-Diplomate, de Najb Bounahai, Professeur à l'Université Ibn Tofail de Kénitra, et les Indiens Suresh Kumar, Professeur au Département des études africaines à l'Université de New-Delhi, Suresh Kumar Professeur au Département des études africaines à l'Université de New-Delhi et Dipanjan Roy Chaudhury, Chercheur en géopolitique et journaliste. Le diplomate, Arun Kumar Singh ouvrant la séance matinale de cette journée, a ratissé large et s'est exprimé sur « la recherche indienne d'une stratégie d'autonomie dans le contexte du désordre politique global et d'un nouvel ordre économique ». Tout en développant l'Inde, un pays qui se développe plus vite et qui a la plus forte croissance au monde (bon an mal an, elle oscille entre 6 et 8%), il a mis l'accent sur un géant doublé d'une grande puissance démographique (1,3 milliard d'habitants). Depuis que l'Inde en 1991, a fait le choix de sortir d'une économie fermée et très protectionniste et l'a intégrée à la mondialisation en la libéralisant, le pays n'a eu de cesse de grimper en puissance. Il aura, chemin faisant, glissé quelques mots, diplomatie oblige, sur les relations indiennes avec les Etats-Unis, l'Europe et ses préoccupants voisins que sont la Chine et le Pakistan. La question, il y va de soi, était comment reconstruire ses rapports avec les grandes puissances. Cela étant, grosso modo, économiquement, socialement et militairement en plus de divers autres domaines et ce en dépit d'un environnement géopolitique, et géostratégique du monde en perpétuel modification, le sub-continent s'en ressent mieux et affirme de plus en plus sa personnalité sur l'échiquier mondial. En outre, la plus grande démocratie est riche en ressources naturelles et œuvre de tout son soul afin d'éliminer « l'extrême pauvreté et la faim » un de Objectifs du Millénaire définis par l'ONU de par des réformes agricoles qui démontrent d'énormes capacités et une maîtrise de la chose. Najib Bounahai, Professeur à l'Université Ibn Tofail, Kénitra a pris ensuite le relais. En présentant « Perspectives critiques sur la mondialisation en Inde », en parfait anglophone il n'a pas tari d'éloges sur l'Inde d'où, naîtra à ses yeux le champ de multipolarité nécessaire à l'atteinte d'un équilibre géoculturel. L'Inde de par son passé colonial a énormément apporté et apporte toujours à la culture anglaise. C'est qu'il en sait des choses sur le sujet qu'il enseigne. Et pour cause mis à part ses penchants littéraires envers la langue de Shakespeare, il est également un mordu de la relation entre société, politique et arts dramatiques/cinématographiques. Najib Bounahai on le rappelle est Professeur de l'enseignement supérieur au département des études anglaises à l'université Ibn Tofail de Kenitra et anime régulièrement des séminaires au sein d'universités américaines sur le cinéma Marocain et les réformes politiques. Mais il n'a pas que ça. L'Inde est également son dada et il a su défendre un côté culturel enrichissant ainsi que le multiculturalisme indien De la culture à l'économie il n'y avait qu'un pas que Suresh Kumar, Professeur au Département des études africaines à l'Université de New-Delhi, a eu vite fait de franchir. Son exposé « Le Maroc et l'Inde dans la globalisation : perceptions mutuelles », fut on ne peut plus captivant. Il détailla en long et en large les relations de l'Inde avec l'Afrique et évidemment avec celles du Royaume que du reste, il visite régulièrement depuis plus de cinq ans. Les chiffres ont défilé et Suresh Kumar nous dévoila quelques critères d'éligibilité pour un Indien investisseur, les échanges entre les deux pays et les phosphates y ont une place prépondérante. L'Inde en est friand et importe également des minerais (fer et autres) de la ferraille, les produits semi-finis et les produits chimiques inorganiques et exporte du coton, du matériel agricole, fibre synthétique, équipement de transports etc. La quatrième séquence de l'après-midi fut consacrée à l'Inde son histoire et sa société. La séance a été présidée par Najib Ba, Mohammed professeur à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah de Fès. Elle a eu pour intervenants, Aparna Vaidik, Professeur Associée à l'université Ashoka (Les courants de l'historiographie indienne), Madame Maina Chawla Singh, Chercheur et Ecrivaine, (Problématiques du genre en Inde : inégalités, luttes et activisme), Jules Naudet, Chargé de Recherche CNRS au Centre d'Etudes de l'Inde et de l'Asie du Sud (EHESS), (La caste : une institution au croisement de la politique, du monde des affaires et du développement économique). C'est à Harsh Mander, Ecrivain et Chercheur – Enseignant, qu'est revenu l'honneur du baisser de rideau de cette séquence consacrée à l'Inde avec : L'équité sociale et économique dans la plus grande démocratie du monde. L'Académie du Royaume du Maroc dédiera lundi et mardi au Japon qui clôturera ce cycle de la 46ème session qui à ses deux tiers du parcours a déjà enregistré un succès probant avec la Chine et l'Inde.