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Oléiculture : Tout ce qui paraît naturel n'est pas forcément bon pour la santé
Publié dans Hespress le 17 - 12 - 2019

L'huile d'olive marocaine est parmi les produits agricoles les plus rentables du royaume, que ce soit sur le marché national ou à l'étranger. Avec une production de 200.000 tonnes, au titre de la campagne agricole 2018-2019, les besoins du marché local devraient être pleinement satisfaits pour la campagne 2019-2020, mais il y'a bien un risque. En effet, le secteur n'échappe pas à la fraude, qui peut être fatale pour les consommateurs nationaux.
140 tonnes d'huile d'olive ont été écoulées sur le marché national durant la campagne 2018-2019. Si cette quantité reflète une chose, c'est que les consommateurs marocains sont bien avides du liquide vert. Cela est lié quelque part à l'évolution des habitudes de consommations, notamment du fait que l'on se penche plus sur les alternatives « healthy » et bios à certains aliments, dont l'impact peut être nocif en cas de surconsommation. Mais pas que, puisque l'huile d'olive rentre tout aussi bien dans la production de produits cosmétiques, qu'ils soient faits maison tout aussi bien qu'industrialisés.
En outre, le secteur de l'oléiculture a profité d'un accompagnement important, dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV), que ce soit au niveau des semences proposées aux agriculteurs, de l'adoption de nouvelles technologies utilisées à l'international que de la superficie cultivable dont profite ce secteur (1,1 million d'hectares pour 2018-2019)
Nous nous pencherons à ce stade sur le cas des huiles destinées à la consommation grand public. Tout d'abord, il est à savoir que le marché national regorge de différentes sortes et de classifications d'huiles d'olive, le top reste bien évidemment l'extra vierge, qui est vendue à des prix assez élevés, qui ne reflètent pas forcément une qualité supérieure, mais nous reviendrons sur ce point plus tard.
Un marché fructueux, qui souffre de « quelques » lacunes
Comme pour n'importe quel segment de l'agroalimentaire, ce n'est pas le choix qui manque en termes de marques sur le marché national. Les prix pratiqués auprès des grandes surfaces et différents points de vente vont de 7 dirhams à plus de 150 dirhams pour des huiles infusées de différents éléments et aliments, parfois exotiques. En effet, dans des milieux « select », l'on peut bien retrouver des huiles d'olive infusées à la truffe, fameux champignons dont raffolent les papilles gustatives des fins gourmets et de la jet set. A cet effet, l'huile d'olive nationale s'exporte bien à l'étranger, notamment grâce aux efforts déployés par l'Agence pour le Développement Agricole (ADA), à en juger par les 20 tonnes écoulées sur le marché international au titre de la campagne 2018-2019.
En effectuant un tour sur le marché national, il devient plus ou moins simple de comprendre la variation des prix pratiqués. Cela est, bien sûr, lié au marketing, puisque quand le packaging est minimaliste, le produit est vendu à un prix bas, et vice versa. L'on retrouve ainsi des sachets en plastiques, vendus à partir de 2 DH, des bouteilles en plastiques à 15 DH, alors que l'on peut très bien se retrouver avec des bouteilles en verre dont le prix va à plus de 150 DH, et même trouver des « objets » de collection, qui jouent grandement sur le design et non pas le produit proposé.
À ce sujet, Rachid Benali, président d'Interprolive (Fédération Interprofessionnelle Marocaine de l'Olive), indique que le consommateur marocain doit être sensibilisé à la nature des produits qui lui sont proposés.
En effet, si la législation européenne est plus corsée en matière de sécurité alimentaire et de protection des droits des consommateurs, le marché national souffre de quelques lacunes à ce niveau. Dans ce sens, l'on évoquera notamment le fait qu'il est impératif de préciser sur le packaging la nature du produit contenu, car tout ce qui se veut « huile d'olive » ne l'est pas forcément.
En effet, en examinant certaines bouteilles sur le marché, l'on peut se rendre compte de la présence, parfois, d'une appellation autre que « huile d'olive », puisque l'on retrouve « huile de grignons d'olives » par exemple. Cela veut concrètement dire qu'il s'agit d'un produit fait avec des restes d'olives, et que la teneur en huile d'olive est moins importante que ce qui se fait à ce niveau, d'où la différence d'appellation sur les bouteilles.
La sécurité des consommateurs en péril
L'autre problème, au-delà du marketing, concerne la nature des produits eux-mêmes, notamment des conditions d'emballage et leur état. En effet, si plusieurs consommateurs nationaux, soucieux pour leur santé décident de s'approvisionner du précieux liquide directement auprès des producteurs traditionnels et autres coopératives, il est impératif qu'ils soient conscients des risques qu'ils encourent. Il est effectivement monnaie courante de voir des vendeurs d'olives et d'huile d'olive sur certains points des routes du royaume, ainsi que de petites coopératives proposant des produits du terroir. Cela aide bien à développer le tissu socio-économique, mais à quel prix ? Il n'est pas rare de trouver des bidons de plastiques de 5L, qui servaient de conteneur d'eau de marques présentes sur le marché, servir pour entasser des olives ou se voir reconvertis en stockage à huile.
Il faut comprendre que ce plastique peut contaminer gravement les huiles et les olives, sans parler du fait que ces bidons restent exposés aux conditions climatiques à longueur de journée.
Dans ce sens, le président d'Interprolive indique que « les consommateurs marocains doivent comprendre que pas n'importe quel produit fait de façon artisanale est bien pour la santé. Il faut toujours chercher à acquérir et consommer des produits certifiés par l'ONSSA (Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires), que ce soit auprès des coopératives que des usines de production ».
Cela dit, il existe un certain vide au niveau du contrôle de la fraude à ce niveau. Selon les explications du président de la Fédération Marocaine des Droits des Consommateurs (FMDC), Bouazza Kherrati, il est impératif que les acteurs du secteur de l'oléiculture se lancent dans une campagne médiatique pour sensibiliser aux risques qui pèsent sur les consommateurs. « Il y'a un manque de communication à ce niveau, d'autant plus que le ministère de la Santé paie les pots cassés quand des gens tombent malades (après avoir consommé des produits impropres). Nous parlons notamment de la sclérose hépatique, qui se développe lorsque l'on consomme une huile d'olive dont le niveau d'acidité est très élevé ».
Cette situation peut très bien intervenir suite à certaines pratiques « illicites », qui consistent à mélanger de l'huile d'olive à d'autres huiles, histoire de maximiser les profits tout en abaissant les coûts de production. La différence à payer dans ce cas est, bien évidemment, la santé des consommateurs, d'autant plus qu'il existe bien des pratiques qui sortent un peu de l'imaginaire à ce niveau. En effet, le président de la FMDC nous a expliqué qu'actuellement, certains fraudeurs utilisent des comprimés, contenant des composantes pouvant simuler le goût, le visuel et l'odorat de l'huile d'olive, et qui peuvent être mélangés à de l'huile de table afin de duper les consommateurs.
« Le lait est le premier produit de consommation qui peut être fraudé, suivi du miel et de l'huile d'olives en dernier lieu. Malheureusement, depuis 2011, il n'y a pas d'institution pour la lutte contre la fraude, chose qui est aberrante. C'est un handicap majeur pour l'économie nationale, et pour la santé des consommateurs », déplore notre interlocuteur, tout en indiquant que malgré l'appel du roi Mohammed VI, dans son discours du 20 août 2008, notamment pour ce qui est de la protection des consommateurs, peu de choses ont été concrètement réalisées depuis.
Cela dit, il y'a bien une lumière au bout du tunnel, puisque Benali nous a expliqué que des sessions de formation, au profit de différentes coopératives du royaume, sont en train d'être effectué, afin de leur permettre de profiter de la labellisation de l'ONSSA, pour leur permettre de développer leurs activités, en accord avec les standards sanitaires requis par la loi à ce niveau.


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