Ce mardi 12 mai, le monde entier fête la journée internationale des infirmières, mais en silence. Une journée, qui célèbre le travail et le sacrifice de ces professionnelles de la santé, qui accomplissent depuis la nuit des temps des actes nobles et continuent de le faire face à la pandémie du coronavirus, en sauvant des vies. Au front face au virus fantôme, les infirmiers et techniciens de santé du Maroc n'ont pas été remerciés suffisamment pour le travail courageux et patriotique qu'ils ont réalisé, aux côtés d'autres catégories au front également, malgré les conditions qui restent compliquées dans certains cas. Depuis le début de la propagation du coronavirus au Maroc, la pénurie du corps médical, notamment des infirmiers, a été ressentie au sein des hôpitaux publics. Une problématique qui fait partie des revendications majeures du mouvement des infirmiers et techniciens de santé au Maroc (MITSM). " Il y a eu un laissé aller en ce qui concerne notre dossier revendicatif. Cela fait 3 ans que nous protestons pour nos revendications légitimes et dont la légitimité a été confirmée dans cette crise sanitaire du Covid-19, notamment en ce qui concerne la pénurie des infirmiers et la nécessité de recruter les nouveaux lauréats pour combler le manque de ressources humaines, que nous exigeant depuis le début de notre lutte ou encore la mise en place d'un ordre des infirmiers pour réglementer le secteur" nous indique Younès Jouhari, membre du MITSM. Il poursuit dans ce sens que les doléances qu'ils réclamaient depuis des années "sont toujours d'actualité et nous les avons sentis encore plus avec la crise du coronavirus" malgré la suspension de leur programme de lutte depuis le début de la crise sanitaire au Royaume. Notre interlocuteur explique " qu'aujourd'hui, le pari a été mis sur la sécurité sanitaire suite au Covid-19, qui n'a pas touché uniquement la santé des individus, mais a également impacté le tissu économique de notre pays et le psychique des Marocains". " La sécurité sanitaire est devenue une nécessité qui s'impose avec force aujourd'hui, et nous estimons que l'infirmier et un élément indispensable dans la réussite de ce pari sur la sécurité sanitaire" estime Younes. J qui poursuit que " ce pari ne sera réussi qu'à travers le renforcement des ressources humaines dans les rangs des infirmiers, la formation, la réalisation des revendications, la réglementation du secteur ou encore l'égalité et la motivation". "Nous, en tant qu'infirmiers, nous nous considérant à une distance zéro du virus et non au front comme on l'écrit souvent, malgré le fait qu'on ne peut pas nier qu'il y a beaucoup de personnes au front face à la pandémie qui se battent tous les jours au même titre que nous. Mais quand ont estime qu'on est à une distance zéro, c'est pour montrer le niveau de danger auquel nous sommes exposés" dit-il. Pour cette catégorie de professionnel de la santé, la reconnaissance ne se fera qu'à travers la réalisation de leurs doléances qu'ils estiment "légitimes", et qui bénéficient en premier lieu aux citoyens et permettra le renforcement du système de santé et de la sécurité sanitaire au Royaume. Sur le point de la prime exceptionnelle que compte offrir l'état aux infirmiers et techniciens de santé pour le travail accompli et le danger auquel ils sont exposés pendant cette période de Covid-19, notre interlocuteur estime que cette catégorie de professionnelle de la santé " ne veut pas de cette prime" puisqu'ils estiment qu'ils ne font que leur "devoir". "Le danger professionnel, c'est notre quotidien, et on fera encore face aux pandémies et aux maladies dans le futur. En 2000, il y a eu le SARS, après en 2006 Ebola, ou encore en 2018, H1N1. Et mise à part ses virus saisonniers, nous sommes exposés tous les jours à la tuberculose, au Sida ou encore l'hépatite C. Du coup, on est, et on sera toujours exposés au danger et on le sait. Ce qu'on souhaite en revanche, c'est que nos revendications légitimes qui datent de plus de trois ans soient réalisés" soulève l'infirmier. Concernant le prélèvement sur salaire pour contribuer au fonds de gestion de la pandémie du coronavirus, décidé par le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, au profit des fonctionnaires de l'état, n'a pas épargné les infirmiers. D'après notre interlocuteur, ce prélèvement " a impacté le moral des infirmiers, qui n'ont pas cessé malgré ça de poursuivre leur devoir avec ardeur", soulignant que cette catégorie de professionnelle de la Santé "n'est pas contre ce prélèvement, mais on a trouvé ça bizarre surtout que d'autres secteurs au front n'ont pas connu de prélèvement", notant que plusieurs infirmiers et techniciens de santé ont contribué au fonds Corona à titre personnel "en tant qu'individu et citoyen marocains".