Depuis le déclenchement du Coronavirus dans le monde et l'annonce de l'état d'urgence sanitaire et confinement dans plusieurs pays, beaucoup d'entreprises dans différents secteurs ont été mises aux arrêts. Cette fermeture et arrêt de l'activité économique ont engendré une crise économique mondiale sans précédent et à laquelle le Maroc n'a pas échappé. Plusieurs voix s'étaient ainsi élevées pour réclamer une loi de finances rectificative, celle ayant été adoptée au titre de 2020 n'étant plus adaptée aux conditions économiques actuelles. La requête a été étudiée et satisfaite, et une présentation a été faite dans ce sens devant le Roi Mohamed VI par le ministre de l'économie et des finances lors d'un Conseil des ministres tenu lundi 6 juillet. Le PLF rectificative a été approuvé mardi 7 juillet par le Conseil du gouvernement. Ainsi, selon le corps du projet de loi de finances rectificative, publié ce mercredi 8 juillet par le département de Mohamed Benchaâboun sur son site Internet, et en dépit de la maîtrise de la situation épidémiologique de la Covid-19 au plan national, plusieurs secteurs économiques ont enregistré un fléchissement aigu de leurs activités et des taux élevés d'arrêt de l'activité de certaines entreprises. Face à cette crise multidimensionnelle, la note indique que le pays a réagi, sur instructions royales, en temps opportun, selon une approche globale pour lutter contre les impacts socio-économiques liés à la crise sanitaire de la Covid-19. Toutefois, est-il relevé, en dépit de toutes ces mesures instaurées, les séquelles économiques de cette pandémie, accentuées par l'impact négatif de la sécheresse, notamment sur la campagne agricole, induisent un écart de l'équilibre des finances publiques par rapport à la trajectoire fixée initialement, et de ce fait, les hypothèses ayant présidé à l'élaboration de la loi de finances pour l'année 2020 sont fortement compromises. C'est ainsi que le taux de croissance devrait enregistrer une détérioration en plus d'une forte aggravation du déficit budgétaire, estimés, initialement, respectivement à 3,7% et à 3,5% fait savoir le texte, soulignant que le cours du gaz butane a accusé une baisse notable, passant à des moyennes de 194 et 290 dollars US la tonne, respectivement au titre des mois d'avril et de mars 2020, contre une moyenne de 350 dollars la tonne prévue au titre de la loi de finances pour l'année 2020. Les prévisions de recettes, devraient, en raison de l'impact de la pandémie sur l'activité économique, subir une baisse drastique, principalement pour la composante fiscale dont les recettes devraient enregistrer une baisse de 18,59%. Tous ces éléments, ont conduit à la rectification de la loi de finances 2020. Et conscient du poids de la crise économique, le ministère des finances affirme que le recours à une loi de Finances Rectificative pour l'année 2020 s'impose, eu égard aux dispositions de l'article 77 de la Constitution qui responsabilisent le Parlement et le Gouvernement sur la préservation de l'équilibre des finances de l'Etat, et conformément au principe de sincérité budgétaire consacré par la Loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances qui exige la présentation de lois de finances rectificative en cas de modifications significatives des priorités et des hypothèses de la loi de finances de l'année. Mais pas que ! Pour faire face aux répercussions de cette pandémie, le gouvernement a mis en place un ensemble de mesures couvrant les dimensions économique, sociale et administrative, fait savoir le département de Benchaâboun soulignant que le projet de loi de finances rectificative pour l'année 2020 constituera, ainsi, le socle pour l'adoption et l'opérationnalisation desdites mesures trois axes prioritaires. Les trois axes avancés par le ministère de l'économie et des finances, et présentés au Roi Mohamed VI, consistent en l'accompagnement de la reprise progressive de l'activité économique, la préservation des emplois et l'accélération de la mise en œuvre des réformes de l'Administration. Le projet de loi de finances rectificative pour l'année budgétaire 2020 vise également, l'actualisation des hypothèses de la loi de finances pour l'année 2020 et des données relatives aux ressources budgétaires, ainsi que la réaffectation des dépenses en réponse aux impératifs dictés par les répercussions de la pandémie et de ses impacts. Par conséquent, et en se basant sur des hypothèses fixant la production céréalière à environ 30 millions de quintaux et le cours moyen du gaz butane à 290 dollars US la tonne, le ministère de l'économie et des finances fait savoir que le taux de croissance de l'année 2020 serait en recul de 5% et le déficit budgétaire s'élèverait à 7,5%.