Ryanair interdira toute carte d'embarquement imprimée à compter du 3 novembre 2025, au profit exclusif du format numérique accessible via son application mobile. Toutefois, plusieurs aéroports dans le monde, dont tous ceux du Maroc, exigent encore la présentation d'un document papier pour embarquer, même sur les vols de la compagnie irlandaise. Les cartes imprimées restent obligatoires à Casablanca, Marrakech et Fès Selon les informations recueillies auprès de compagnies et de gestionnaires aéroportuaires, les passagers quittant le territoire marocain doivent présenter une carte d'embarquement imprimée, les formats numériques étant systématiquement refusés. Cette contrainte s'applique notamment à Casablanca, Marrakech, Fès, Agadir et Tanger, sans exception. Des règles similaires s'appliquent à Tirana, en Albanie, et à la plupart des aéroports turcs, à l'exception notable de Dalaman. Dans tous ces cas, l'ensemble des compagnies interrogées – y compris Ryanair – s'engagent à délivrer gratuitement une carte d'embarquement imprimée à leurs comptoirs d'enregistrement, sans frais, même après l'entrée en vigueur du bannissement des formats papier sur l'application. Téléphone déchargé, application absente : les passagers ne seront pas pénalisés Ryanair affirme que les voyageurs dans l'impossibilité d'accéder à leur carte numérique, notamment faute de téléphone portable ou de batterie, pourront se présenter directement au comptoir de la compagnie à l'aéroport afin d'y recevoir une carte d'embarquement. «Vous pouvez demander à un proche de télécharger la carte pour vous, ou bien vous présenter à l'un de nos comptoirs où un agent vous la remettra», a précisé un porte-parole. Interrogée par The Telegraph, la compagnie n'a toutefois pas indiqué si des frais seraient imposés aux passagers dans ce cas de figure. Le tarif appliqué jusqu'ici prévoit une pénalité de 20 livres sterling pour les passagers arrivant sans carte d'embarquement, et une somme de 55 livres pour ceux qui n'auraient pas procédé à l'enregistrement en ligne. Ces montants pourraient faire l'objet d'une adaptation dans les mois précédant la réforme. Vers un effacement progressif du billet traditionnel Le passage au format exclusivement numérique s'inscrit dans une refonte plus vaste des procédures aéroportuaires. La carte d'embarquement numérique permet aux compagnies de notifier en temps réel les changements de porte, les retards ou les modifications d'horaire, tout en automatisant les contrôles à l'embarquement. Selon Gonzalo Vazquez, directeur général d'Airlines AI Studio chez Globant, «les cartes numériques servent de plaques tournantes dynamiques, reliées aux systèmes opérationnels des compagnies, ce qui permet de fluidifier les flux de passagers et de limiter les fraudes». Il déconseille cependant de se contenter d'une simple capture d'écran : «les codes statiques peuvent ne pas être reconnus par les lecteurs automatisés», prévient-il. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) envisage déjà la disparition complète des cartes d'embarquement à l'horizon 2028, au profit de solutions biométriques intégrées. Sergio Colella, président Europe de Sita, fournisseur de systèmes pour l'aviation, affirme que «le visage deviendra le seul document nécessaire pour voyager». L'expérimentation de ces dispositifs est déjà en cours dans plusieurs aéroports européens. Le billet d'avion, qu'il soit numérique ou imprimé, contient de nombreuses données sensibles, notamment le nom complet, le numéro de réservation, le numéro du billet, le statut du passager, voire son numéro de fidélité. En diffusant une photographie de ce document sur les réseaux sociaux, les voyageurs s'exposent à des risques sérieux de modification de leur réservation, voire d'usurpation d'identité. «Ce qui paraît anodin peut ouvrir la porte à des intrusions», prévient Sergio Colella.