Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mis en garde jeudi contre les « divisions » de la communauté internationale qui « donnent l'avantage » au coronavirus, deux jours après le retrait officiel des Etats-Unis de l'Organisation. Il a, à ce titre, annoncé la création d'un panel d'experts pour évaluer la gestion de la crise par cette institution. « Les divisions entre nous donnent l'avantage au virus » et « nous ne pourrons pas vaincre la pandémie si nous sommes divisés », a déclaré le chef de l'ONU, en lançant une pique aux Etats-Unis, l'un des principaux contributeurs, qui se sont retirés de l'Organisation sous l'impulsion de l'administration Trump. « La plus grande menace à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui n'est pas le virus lui-même, mais le manque de leadership et de solidarité », a ajouté le docteur Tedros, au moment où son organisation a vivement été critiquée par Washington de complaisance avec la Chine et de ne pas avoir alerté assez tôt sur la dangerosité du virus. Jeudi, le chef de l'OMS a annoncé, pour répondre aux critiques des Etats-Unis, la création d'un panel indépendant d'experts afin d'établir « un évaluation honnête » de la gestion de la crise et permettre de « prévenir de telles tragédies dans le futur ». « Je suis fier d'annoncer que l'ancienne première ministre Helen Clark (Nouvelle-Zélande) et l'ancienne présidente Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) ont accepté de coprésider le comité d'évaluation, que nous appelons le panel indépendant pour la préparation et la réponse aux pandémies », a annoncé le directeur général de l'OMS devant les diplomates des Etats membres. « Je ne peux imaginer deux personnalités plus indépendantes pour faire cette évaluation honnête et nous aider à comprendre ce qui s'est passé ainsi que ce que nous devrions faire pour éviter de telles tragédies dans le futur », a-t-il déclaré. Les critiques ayant visé l'OMS se concentrent surtout sur sa réponse jugées tardive dans sa recommandation de port de masques, d'avoir été extrêmement complaisante avec la Chine, où est apparu le coronavirus, et d'avoir tardé à déclarer l'état d'urgence sanitaire mondiale.