Le Policy Center for the New South (PCNS), a consacré la session hebdomadaire de son programme les « Mardis du PCNS » à la discussion de la relance économique et la campagne de vaccination au Maroc avec la participation du Pr. Larabi Jaïdi, Senior Fellow au Policy Center. En guise de coup d'envoi du débat, la modératrice de la session, Imane Lahrich, responsable des programmes au PCNS, a soulevé quelques interrogations à propos de l'évaluation de la situation économique au Maroc, parallèlement au lancement de la campagne de vaccination et sa corrélation avec la relance économique. En réponse à ces interrogations, le Pr. Larabi Jaïdi a expliqué que l'économie marocaine a connu une récession au cours de l'année écoulée, enregistrant une baisse du produit intérieur brut en raison de la pandémie. Celui-ci a, ensuite, indiqué qu'il faut s'attendre à ce que le PIB connaisse un bond automatique et une situation de relance économique, un phénomène qui se produit toujours après la crise, fera-t-il remarquer. L'économiste Jaïdi précisera, à ce propos, que l'on pourra être fixé sur le degré d'amélioration de la situation économique de notre pays dans les deux prochaines années, notant, par ailleurs, que la généralisation de la vaccination a eu un impact positif au vu des conditions dans lesquelles se déroule cette campagne de façon générale, témoignant de la capacité de l'administration marocaine à faire face à la pandémie avec une efficacité et une qualité sans précédent, ce qui a contribué à créer un climat de confiance dont les effets ont été ressentis aux plans économique et social. Le Senior Fellow Jaïdi considère que la relance économique dépend précisément de ce climat de confiance qui constitue un facteur incitatif important pour pousser les acteurs économiques à poursuivre leurs activités économiques, d'investissement, de production et de consommation. Il a toutefois estimé que le lancement et la poursuite de la campagne de vaccination ne constituent qu'un facteur facilitateur et qu'il faut prendre en compte les changements du climat économique international et l'évolution des conditions sanitaires instables. L'accélération du rythme de la relance économique au niveau national dépend d'une utilisation plus judicieuse des ressources financières de l'Etat et du soutien accordé en priorité aux couches laborieuses vulnérables et aux entreprises affectées par la crise, a-t-il estimé. Au niveau international, l'invité a indiqué que la crise mondiale actuelle a révélé un décalage patent entre, d'une part, les promesses et les engagements des pays développés ou des pays influents sur la sphère des relations internationales qui exprimaient auparavant leur attachement aux valeurs de solidarité avec les pays en développement et, d'autre part, leur encombre réel face à la crise et leur changement de priorités à ce sujet. Dans le même sens, l'analyste Jaïdi a expliqué que, de leur côté, les organisations internationales se sont contentées de quelques initiatives, limitant leurs efforts à l'allègement de l'endettement des pays en développement et au recours à un discours politique de fermeté. Il a, à ce propos, rappelé les exemples de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du « Groupe des 7 » (G7) ainsi que de l'Union africaine (UA) qui, à son tour, manque de capacités financières et de mécanismes de coordination pour s'attaquer efficacement à la pandémie.