Le Souk. Cet endroit magique, brouillon et plein de vie et de monde qui court dans tous les sens. De commerçants qui exposent fièrement leurs produits et des femmes qui vous proposent leurs délices faits maisons. C'est cet endroit qui rassemble la quasi-majorité des Marocains à la veille de la fête de l'Aid Al fitr. Depuis toujours, la fête d'Aid Al Fitr a toujours été célébrée joyeusement et surtout soigneusement par les Marocains. Nouveaux vêtements, gâteaux, fruits secs … tout doit être « presque parfait« . C'est la journée où les familles et amis se rassemblent pour célébrer la fin du mois sacré du Ramadan. Pour ce faire, les Marocains se rendent dans les Souks pour faire leurs courses. Pour les commerçants, c'est la haute saison. Ils ont plus de clients que le restant de l'année. Et tant mieux pour eux, surtout que ces deux dernières années, ont été un sacré cauchemar pour les artisans, petits commerçants de tenues « Beldi » et autres types de marchands, avec la propagation du coronavirus et les nombreuses mesures restrictives ayant accompagné cette pandémie. Mais les commerçants de Salé ne perdent pas espoir et font de leur mieux pour servir leur clientèle bien comme le faut et leur proposer ce qu'il y a de nouveau et de meilleur sur le marché. « Heureusement qu'il y a le Ramadan et Aid Al Fitr qui nous ont permis de bouger un peu« , nous confie en rigolant un commerçant de babouche en cuire marocaine, faite à la main. « On a pu travailler un peu avant le début du Ramadan, puisque les gens se préparent aussi pour le mois sacré. Et puis on a également eu une surcharge de travail à partir de la troisième semaine de Ramadan où les Marocains se préparent à nouveau pour la fête de l'Aid. On peut dire quand ces temps de pandémie, c'est la haute saison pour nous« , confie à Hespress Fr un autre commerçant de Jellaba, tenue traditionnelle marocaine. D'habitude, les commerçants du Souk de Salé travaillent tout au long de l'année en ne dépendent pas forcément de la période des fêtes, quoi que c'est la période où ils vendent le plus. Mais avec l'arrivée de la pandémie du Covid-19, tout a changé. « Les effets économiques de la pandémie ont été désastreux pour nous. Il n'y a plus de touristes depuis près d'un an. Ça c'est le premier facteur qui nous a mis à terre. Puis le tourisme local ne suffit pas pour liquider tous nos produits dont on a beaucoup investi. Et même le tourisme local était très timide depuis le début de la pandémie vu que plusieurs familles ont perdu leurs sources de revenus et de ce fait, le pouvoir d'achat à largement baissé. Il y a des commerçants parmi nous qui n'ont pas pu supporter les répercussions de la rise sanitaire et ont fermer boutique » soulève ce commerçant de Jellaba. Malgré cela, les commerçants de Salé espèrent des jours meilleurs. Ils sont en tout cas contents de revoir leurs clients sur la porte de leurs magasins et vendre ainsi leurs produits qu'ils ont soigneusement préparés pour l'occasion. « On prie chaque jour pour que le virus disparaisse. La situation épidémiologique est pour le moment sous contrôle, mais on ne sait pas ce qui peut arriver, surtout avec l'apparition de nouveaux variants au Maroc. On veut juste reprendre notre activité commerciale et vivre dignement auprès de nos familles avec ce que nous gagnons. Il est par contre de notre responsabilité à tous de faire en sorte à respecter les mesures barrières pour éviter une autre crise sanitaire et les mesures restrictives qui nous empêchent de travailler« , conclut notre interlocutrice. Hespress : Mounir Mehimdate En effet, dans le Souk de Salé, un laisser aller a été observé par les citoyens, notamment en matière de mesures barrières. Il y a ceux qui portent le masque, mais pas correctement. Ou encore ceux qui ne le portent pas du tout. Pour la distanciation, elle était quasi inexistante. Tout le monde avait l'air d'être plus préoccupé par ses courses que par la pandémie. Croisons les doigts pour ne pas assister à une flambée des cas … Photos Mounir Mehimdate