Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a signé le décret présidentiel promulguant la nouvelle convention d'extradition entre l'Algérie et la France. Le président français Emmanuel Macron avait promulgué cette convention en mars. Alors que cette convention a été conclue en 2019, année à laquelle Abdelmadjd Tebboune a été élu président, elle n'entre complètement en vigueur qu'à présent que les deux chefs d'Etat l'ont promulgué et le texte a été publié au Journal (ou Bulletin) Officiel. Si pour la France, il s'agit surtout de garantir la non application des peines de mort par Alger, du côté Algérien, Abdelmadjid Tebboune espère que la France acceptera d'extrader certaines personnalité publiques algériennes exilées en France de peur de représailles de la part du régime militaire. En effet, le pouvoir Algérien qui tente de réduire au silence toutes les voix dissonantes en Algérie, en bafouant les libertés de manifester, de se réunir, d'avoir une activité politique, ou encore d'exercer son métier de journaliste ou de politologue, n'a cependant jamais pu mettre la main sur certaines personnes, les plus virulentes, celles qui parlent avec le plus de liberté. Et si ces personnes ont cette liberté de s'exprimer, de parler sans filtres ni censure des événements en Algérie c'est justement parce qu'elles vivent en dehors de la constante répression exercée par les autorités algériennes. Et c'est ce franc parler qui leur a valu une immense notoriété. Une célébrité qui dérange au Palais Mouradia et dans le arcanes du pouvoir militaire algérien. Mais si la convention signée par la France et l'Algérie indique que « les parties s'engagent à se livrer réciproquement, selon les règles et sous les conditions établies par (la) convention, les personnes poursuivies ou condamnées par leurs autorités judiciaires compétentes », l'extradition ne se fait pas automatiquement pour tous les détenus. Sont exclus des listes d'extradition les cas où « l'infraction pour laquelle elle a été demandée est considérée par le partie requise comme une infraction politique ou connexe à une infraction politique », comme cela est le cas pour ces bloggeurs pro-Hirak, le mouvement populaire d'indépendance et de rejet du système algérien. Les cas qui « ne seront pas considérés comme infractions politiques : « l'attentat à le vie, à l'intégrité physique d'un chef d'état ou les membres de sa famille », « les infractions, notamment celles à caractère terroriste, à l'égard lesquelles les parties ont l'obligation, en vertu d'un accord multilatéral, d'extrader la personne réclamée ou de porter l'affaire devant leurs autorités compétentes pour qu'elles décident de la procédure à suivre », indique la convention. Et d'ajouter que si la partie requise a de sérieux motifs de croire que la demande d'extradition a été présentée en vue de poursuivre ou de punir la personne réclamée en raison de sa race, de son sexe, de sa nationalité ou de ses opinions politiques ou que le situation de cette personne risque d'être aggravée pour l'une de ces raisons », l'extradition n'aura pas lieu.