L'Union européenne (UE) a fait part mercredi de sa préoccupation face à la reprise des combats dans la province syrienne de Deraa (sud), où des affrontements entre forces du régime et combattants locaux ont fait plusieurs morts. « Le sud-ouest de la Syrie connaît la violence la plus grave et la plus meurtrière depuis 2018. Les bombardements intensifs ont tué des dizaines de civils, dont des femmes et des enfants, et 10 000 personnes ont été déplacées », déplore l'UE dans une déclaration de son porte-parole, mettant en garde contre un « grave » risque d'escalade dans toute la province de Deraa et au-delà. « Toutes les parties doivent en priorité protéger les habitants de Deraa et garantir un accès humanitaire sans entrave, sûr et durable », insiste l'Union européenne, qui se joint à l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, dans son appel à toutes les parties en Syrie à adhérer au principe de protection des civils et au droit international humanitaire et exhorte toutes les parties à éviter l'escalade et à rétablir le calme. Selon le porte-parole de l'UE, ces combats « montrent une fois de plus la nécessité d'intensifier les efforts pour parvenir à une solution politique pacifique » au conflit syrien. Echec des pourparlers concernant Deraa « Seul un processus politique respectueux de la liberté et de la dignité de tout le peuple syrien conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU peut apporter une solution durable au conflit », conclut-on. A rappeler que des pourparlers ont débuté vendredi dernier en Syrie dans la province de Deraa (sud) pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu et mettre fin aux affrontements de la veille entre forces du régime et combattants locaux ayant fait 28 morts, dont 11 civils, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces combats qui ont secoué jeudi plusieurs zones de Deraa étaient les plus violents depuis la reconquête de la province en 2018 par le régime de Bachar al-Assad et son allié russe, selon l'OSDH. Berceau du soulèvement contre le régime en 2011, Deraa est régulièrement secouée par des attentats et des attaques contre les forces du régime depuis sa reconquête. En vertu d'un accord inédit en 2018, les rebelles qui s'y trouvaient avaient été autorisés à y rester. Vendredi des « tirs sporadiques » sont venus briser un calme précaire, sans toutefois entraîner une escalade de violences, a rapporté l'OSDH.