L'armée algérienne a tiré dans la nuit de samedi à dimanche sur deux éléments du polisario des camps de Tindouf en faisant un mort et blessé grave. Les deux victimes auraient bravé la garde et les sentinelles militaires algériennes pour faire dans l'orpaillage de nuit. Les dénommés Lakbir Ould Mohamed Ould sid Ahmed Ould El Markhi et Ould Mohamed Fadel Ould Laman Ould Chghibine de la tribu Sellam – Rguibat, ont été pris pour cible par les membres de l'ANP, la gendarmerie nationale algérienne plus exactement, cette dernière étant placée sous la tutelle du ministère de la Défense nationale. Le premier l'a payé de sa vie tandis que le pronostic vital du second est sérieusement engagé. Les deux étaient connus pour être membres du polisario et l'un avait même son adresse de résidence en Espagne. Ce nouveau crime perpétré par des militaires algériens vient s'ajouter aux nombreux autres que commet régulièrement l'ANP à l'encontre des séquestrés de Tindouf. À la suite de cette virée nocturne qui a coûté la vie à un orpailleur du polisario et blessé gravement un autre qui avaient fait fi de l'interdiction de sortie imposée aux cinq camps de séquestrés sahraouis de Tindouf, la gendarmerie nationale algérienne les a transporté à l'hôpital de la ville de Tindouf. La famille de Lakbir Ould Mohamed Ould sid Ahmed Ould El Markhi tué sur le champ a refusé de récupérer le cadavre pour l'enterrer, créant ainsi un précédent avec les autorités algériennes. Du second il n'est aucune nouvelle sauf qu'il a été grièvement blessé et qu'il était sous surveillance médicale et bien entendu de celle de la gendarmerie. Il faut dire que l'orpaillage dans les environs de Tindouf « it's a way of life » pour les séquestrés des camps qui s'y adonnent volontiers au péril de leur vie. C'est que le chômage et de l'oisiveté caractérisent la vie dans les camps. Aussi les jeunes Sahraouis n'ont d'autre recours que de s'adonner à l'orpaillage. Ils exploitent généralement des étendues de la région de Ghar Ajbilat dans le sud-ouest de l'Algérie. Nombre d'entre eux y ont laissé leur vie soit sous les effondrements de sites soit en essuyant les tirs de l'armée algérienne. L'Algérie jalouse de son sous-sol, particulièrement en ces contrées, interdit tout déplacement de Sahraouis entre les camps et les limite à des autorisations. Aussi toute exploitation du sol algérien est considérée comme une grave infraction qui peut être fatale à son auteur. Ce n'est pas la première fois que l'ANP s'adonne à ces odieux crimes. Celui de ce week-end n'est qu'un autre mode opératoire où la préméditation est de rigueur et qui s'ajoute à la chaîne de nombreux crimes perpétrés par l'armée algérienne sur les civils sahraouis, et ce depuis que deux orpailleurs sahraouis ont été brûlés vifs. Leurs parents ont été obligés par la direction du polisario de se taire. Cette nouvelle attaque mortelle, forcément va embraser davantage la situation dans les camps et des sources n'y excluent nullement d'autres vagues d'insécurité voire d'insurrection en raison du tollé populaire provoqué par ce recours de l'armée algérienne qui emploie la force contre des citoyens civils en les assassinant, le tout avec la complicité bienveillante du polisario.