Le président Paul Biya, 85 ans, dont 35 au pouvoir, a été réélu lundi pour un septième mandat avec 71,28 % des suffrages, alors que l'opposant Maurice Kamto, qui arrive deuxième, parle de « faux » chiffres officiels et revendique la victoire. Si le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a « pris note » des résultats et appelé ce que d'éventuelles contestations électorales suivent « les canaux légaux », le département d'Etat américain a relevé « un certain nombre d'irrégularités avant, pendant et après le vote du 7 octobre », créant l'« impression que l'élection n'était pas crédible ou vraiment libre et équitable ». Vainqueur dans neuf des dix régions du Cameroun selon les résultats donnés par le Conseil constitutionnel, Paul Biya a écrasé ses adversaires avec des scores officiels sans appel : 92,91 % dans le Sud, 89,21 % dans l'Extrême-Nord, 81,62 % dans le Nord. « Nous rejetons solennellement et catégoriquement ces résultats fabriqués et refusons de reconnaître la légitimité du chef de l'Etat », a réagi Maurice Kamto, officiellement deuxième avec 14,23 % des voix, dans deux vidéos, en anglais et en français, en ligne. L'opposant, qui revendique la victoire depuis le lendemain du scrutin, annonce des scores différents, par exemple 39,74 % contre 38,47 % pour Paul Biya dans les différents départements de la province du Centre, selon ses chiffres « consolidés » contenus dans un « document que (nous) mettrons à la disposition du public ».