Face à une inflation incontrôlable des matières premières, la Fédération marocaine des boulangeries et pâtisseries a lancé un appel à l'Exécutif afin de trouver une solution au secteur qui peine à se relever de la crise. La récente déclaration du porte-parole du gouvernement, Mustafa Baitas, concernant le soutien du gouvernement (50 milliards de centimes par mois) pour maintenir le prix de référence du pain, qui est de 1,20 centimes, a poussé les professionnels de la boulangerie à réagir, afin de clarifier leur situation. A cet égard, la Fédération marocaine de la boulangerie et de la confiserie a exprimé son étonnement face aux déclarations du responsable gouvernemental, notant que ce dernier donne une fausse impression aux Marocains, que les boulangeries reçoivent un soutien public afin de maintenir le prix du pain. "Les boulangeries au Maroc ne reçoivent aucune aide publique pour maintenir le prix de référence du pain à 1,2 dirhams, et elles supportent seules toutes les dépenses et augmentations de toutes les composantes de la production de pain pendant une période de 20 ans", a tenu à clarifier la Fédération. Elle explique en ce sens que le soutien accordé par le gouvernement est destiné à l'industrie manufacturière des unités de minoterie, soulignant qu'il est du devoir du gouvernement d'enquêter sur la quantité et la qualité de la farine subventionnée qui est destinée aux groupes vulnérables et pauvres et non aux boulangeries. Selon les données fournies par le porte-parole du gouvernement, l'enveloppe financière dépensée pour subventionner la farine, via le fonds de compensation, s'élevait à 774 millions de dirhams (7,74 milliards de centimes), au mois de janvier 2022. « La philosophie de développement des filières de production a conduit le secteur de la boulangerie à la faillite malgré le soutien accordé à la filière céréalière, qui s'est élevé à 800 milliards dans le cadre du programme écolo », fait observer l'instance professionnelle. Dans ce sens, la Fédération Marocaine de la Boulangerie et de la Confiserie appelle le gouvernement à la formation d'une commission d'enquête sur le soutien alloué pour soutenir l'importation, le stockage et le transfert de céréales. Les professionnels demandent également la mise en œuvre d'un programme de réhabilitation et de développement du secteur de la boulangerie en raison de son importance stratégique, employant la main-d'œuvre et produisant une matière première dans l'alimentation marocaine Il s'agit également de la rédaction d'une note de tolérances pour la farine avec laquelle est fait le pain marocain. La Fédération marocaine de la boulangerie et de la confiserie étudie également la libération unilatérale du prix du pain, comme c'est le cas pour le carburant par exemple. Outre ces difficultés, les professionnels déplorent une concurrence déloyale pratiquée par le service informel. « Ces acteurs ne paient pas de charges et travaillent dans des conditions qui ne respectent pas l'hygiène. Ils paient moins leurs salariés qui ne sont pas déclarés à la CNSS et ils offrent une marchandise à moindre prix, apportant le coup de grâce à un secteur déjà en agonie« , note la Fédération.