Toute la France était à l'arrêt ce mardi et cela pourrait durer. Tous les secteurs se mobilisent pour défendre les droits des travailleurs, des citoyens, et des générations futures contre une réforme des retraites qui a été dès son annonce par le président Emmanuel Macron, a été critiquée de toutes parts. Les manifestations ont été organisées dans toutes les villes du pays, toute la journée, avec plus de 260 points de rassemblement recensés par les syndicats. Ils se félicitent de la journée la plus historique depuis le début des revendications anti-retraite à 64 ans. La grève a touché tous les secteurs essentiels, comme la compagnie de transport ferroviaire, SNCF qui a annoncé 39% de grévistes, la direction de la compagnie nationale d'électricité, EDF a recensé 41,5% de grévistes, l'Education nationale a annoncé 32,71% d'enseignants grévistes, 24,4% chez les fonctionnaires, 2,5 millions d'agents de la fonction publique d'Etat, selon le gouvernement français, mardi à midi. A Paris, la confédération générale du travail, le plus grand syndicat de France, la CGT a annoncé 700.000 manifestants et près d'une vingtaine de personnes ont été interpellées dans la capitale, tandis que la CGT-Energie a promis « une semaine noire » prévoyant des coupures d'électricité. Les grévistes ont déjà coupé l'électricité à 4 000 clients d'Enedis dans la zone de Boulogne-sur-Mer, selon le distributeur d'électricité. « Emmanuel Macron ne pourra plus faire semblant qu'on existe pas, aujourd'hui on lui a débouché les oreilles », a déclaré Olivier Besancenot de l'extrême gauche. Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a salué une « mobilisation historique » ce mardi. Ecoles, énergie, transports, tous les secteurs sont sortis dans les rues pour protester contre cette réforme voulue par le président Emmanuel Macron qui souhaite repousser l'âge de départ à la retraite. Des éboueurs, aux travailleurs des ports et docks, en passant par les cheminots, les citoyens s'organisent pour mettre la France à l'arrêt, signe d'une colère sociale rarement vue et pour faire pression sur le gouvernement. Les grévistes veulent obtenir le retrait du projet de loi et le bras de fer entre les travailleurs et le gouvernement va jusqu'à peser sur l'économie française. Les Français sont déterminés à faire entendre leurs droits et comptent durcir le mouvement si nécessaire, avertissent-ils chez les centrales syndicales. Le gouvernement devra « assumer le blocage de l'économie » française, préviennent les travailleurs, unis contre la réforme qui veut les pousser à travailler deux ans de plus. Après plusieurs grèves de différents secteurs en janvier et février, les huit principaux syndicats français et cinq organisations de jeunesse se sont félicité cette fois d'une journée noire, globale, dans toute la France. La réforme qui vise à repousser l'âge de la retraite (62 ans en France) pour remplir les caisses des retraites fait l'unanimité pour dire « non ». Selon un sondage Ifop pour le JDD, 71 % des personnes interrogées se disent contre le report de l'âge légal à 64 ans. Initialement fixé à 65 ans par Emmanuel Macron pour la campagne présidentielle, les réactions houleuses des syndicats, des partis politiques, ont fait fléchir la position du chef de l'Etat qui a parlé de négociations, puis de 64 ans, sans toujours pouvoir convaincre.