S'il est certain que la main d'œuvre agricole qualifiée marocaine est de plus en plus demandée en Europe particulièrement en France, Espagne et Portugal, c'est qu'il y a plusieurs raisons potentielles à cela dont la principale est que dans de nombreux pays du Vieux continent, le secteur fait face à une pénurie en la "matière". Les travailleurs locaux peuvent préférer d'autres types d'emplois que ceux de l'agriculture qui nécessite souvent des compétences spécifiques. Le Maroc possédant une longue tradition agricole et une expertise dans diverses cultures, notamment dans la culture de fruits et légumes, ainsi que dans l'agriculture biologique, les agriculteurs européens peuvent donc en tirer parti. Certains pays européens ont des accords de main-d'œuvre saisonnière avec le Maroc et d'autres pays non-membres de l'Union européenne. Ces accords permettent aux travailleurs marocains et particulièrement les travailleuses de venir travailler dans les exploitations agricoles européennes pour une période limitée, puis de retourner dans leur pays d'origine. La main d'œuvre agricole marocaine, n'en devient que plus attractive pour nombre exploitations agricoles de pays européens, dans la mesure où elle sera là, pour récolter des légumes et des fruits dans les champs du « vieux continent » dans les mois à venir. Dernier pays en date à se tourner vers cette expertise agricole marocaine, l'Italie, vu qu'elle souffre d'une sérieuse pénurie à ce niveau et ce, en raison de la vieillesse de sa population. Les médias italiens n'ont de cesse d'attirer l'attention sur ce fait et indiquent que la majeure partie de la main d'œuvre étrangère dans le secteur agricole arrive du Maroc, de Roumanie, d'Inde et d'Albanie, soulignant que les champs fruitiers italiens sont dans le besoin de centaines d'emplois au profit des ressortissants de ces pays. À cet égard, l'économiste Mohammed Jadri a déclaré à Hespress : "Le continent européen souffre d'un vieillissement progressif ces dernières années. Cela a fait souffrir de nombreux secteurs économiques d'une pénurie massive de main-d'œuvre et en particulier celui du secteur agricole". Mohammed Jadri a ajouté, "les domaines paysans en Europe sont à la recherche d'une main-d'œuvre qualifiée pour travailler pour une courte période n'excédant pas quelques mois. Cela incite donc, compte-tenu de l'expérience du terrain à s'ouvrir naturellement vers les travailleurs et travailleuses agricoles marocains". Et l'économiste d'indiquer qu'"il existe une relation étroite entre l'Espagne, la France et l'Italie avec les ouvriers et ouvrières agricoles marocains qui travaillent dans les domaines agricoles", précisant que "ce problème est dû à la proximité géographique et le coût du transport de cette main d'œuvre agricole, qualifiée, ne représente pas une charge énorme pour les Européens". Et de poursuivre : "La compétence de la main d'œuvre agricole marocaine est connue en Europe et la grande expérience de nos travailleuses et travailleurs dans ce domaine n'est plus à faire". Mohammed Jadri a ajouté que "si les travailleuses marocaines sont prisées en Europe c'est parce qu'un grand pourcentage d'entre elles, retournent au Maroc après la fin de leur période de travail, car elles ont été choisies en fonction du fait que ce sont des femmes mariées ayant des enfants dans le pays, ce qui les pousse à revenir au Royaume ". L'économiste a conclu que « le prix approprié pour la main d'œuvre marocaine incite également les Européens à choisir les travailleuses agricoles marocaines, car elles ne perçoivent que le salaire minimum du vieux continent« , ajoutant, « ce qui est important, c'est de préserver la dignité de la femme afin qu'elle puisse travailler dans des conditions humaines et sanitaires considérées et appropriées. Elles sont donc préférées aux travailleurs qualifiés marocains qui pourraient être attirés quant à eux par les opportunités économiques en Europe en les encourageant davantage à chercher des emplois agricoles dans le continent. Cependant, il est important de noter que la demande de main d'œuvre étrangère, y compris marocaine, peut être un sujet délicat et controversé. Des questions liées aux conditions de travail, aux droits des travailleurs et à la migration peuvent se poser. Les gouvernements et les acteurs concernés doivent veiller à ce que les travailleurs étrangers soient traités équitablement et dans le respect des normes internationales du travail.