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"Animalia" de Sofia Alaoui : Une quête intérieur et un constat sur le monde
Publié dans Hespress le 29 - 11 - 2023

Le premier long-métrage de Sofia Alaoui, « Animalia », a été dévoilé au public lors du 20e Festival International du Film de Marrakech (FIFM). Projeté dans la section « Séances Spéciales » du festival, « Animalia » se situe entre science-fiction, thriller psychologique, road-movie poétique et fable métaphysique. Interview.
© Mounir Mehimdate
S'il y est question d'une invasion extraterrestre qui se manifeste par d'étranges phénomènes, le film est aussi prétexte à aborder des questions cruciales et actuelles à la portée universelle : les rapports de classes et la domination sociale, la place de l'argent, nouvelle idole, dans un monde capitaliste exacerbé, la relation à la foi entre transcendance et dogmatisme, la condition de la femme et son émancipation au sein de sociétés où le patriarcat prédomine encore.
« Atmosphère envoûtante, finesse de touche » rapporte Le Monde, « Des images magnétiques » relève Télérama, « Poétique et ambitieux » souligne L'Humanité, « Animalia débute comme une version à petite échelle de Roland Emmerich, mais finit par ressembler davantage à du Terrence Malick » commente le Hollywood Reporter, « Impressionnant premier long métrage, à l'atmosphère et à l'énigme captivantes » relate Variety ... Le film de Sofia Alaoui a été vivement salué par la critique et chaleureusement accueilli par le grand public.
A l'occasion de sa projection au FIFM, Sofia Alaoui s'est prêtée au jeu de questions-réponses de Hespress Fr.
© Mounir Mehimdate
Votre dernier film, « Animalia », a reçu le Prix Spécial du Jury lors du dernier Festival de Sundance. Il a également remporté le Best Screenplay Award attribué par le Festival de Films Cinemania. Que représentent ces consécrations pour vous?
Les consécrations, c'est très chouette, mais en même temps, elles enferment un peu parce qu'elles créent des attentes, et je pense que quand on voit un film, il ne faut pas avoir d'attentes. Il faut accepter le film tel qu'il est et non pas tel qu'on l'attend.
Après, moi, je ne suis pas très à l'aise avec ces prix, même les festivals et le tapis rouge, parce que je trouve que ça place l'art dans un endroit dans lequel je ne me sens pas tout à fait à l'aise. Je trouve que ça pousse à l'ego. Et moi, je suis dans le détachement de ça. Parce que ce n'est pas pour cela que l'on fait des films.
Pouvez-vous nous parler du processus créatif derrière « Animalia » et des thèmes que vous avez explorés dans ce film particulier ?
Le processus créatif est là depuis très longtemps. Il y a dix ans, je suis partie en Groenland, j'avais fait un voyage presque mystique de plusieurs mois, où j'ai été confrontée à la nature, à l'isolement, à l'univers, aux étoiles et aux aurores boréales. Donc, il y avait déjà les prémices d'une quête qui m'a poursuivie jusqu'à l'Atlas marocain. C'est marrant parce que j'ai tourné dans l'Atlas, mais à la base, je voulais tourner sous la neige, car j'étais encore inspirée par ces paysages groenlandais.
Et c'est vrai que j'ai retrouvé dans les paysages de l'Atlas ce rapport un peu particulier. On n'était pas aussi isolés qu'en Groenland, mais en tout cas, je cherchais des paysages comme ça qui nous emmènent dans un voyage intérieur juste en les filmant.
Du coup, les références, c'était à la base cette envie-là, de faire un film qui, avant tout, est une quête intérieure et un constat aussi sur le monde. C'est un film sur la fin du monde, mais c'est à la fois un film plein d'espoir. C'est un film qui est avant tout une histoire de transmission. Qu'est-ce qu'on transmet aux générations futures, qu'est-ce que Itto ( personnage d'Animalia) va transmettre à son enfant, car on est tous conditionnés par notre environnement et notre éducation, donc c'est très important.
© Mounir Mehimdate
Quels défis spécifiques avez-vous rencontrés lors de la réalisation de « Animalia » et comment avez-vous travaillé pour les surmonter?
C'est un film que j'ai voulu comme une expérience poétique, cinématographique. C'est un premier long métrage, donc il y a beaucoup d'effets spéciaux, des acteurs non-professionnels. Je crois que ce qui était challengeant, c'était de trouver le bon dosage quand on faisait les scènes, pour essayer en tout cas d'être dans quelque chose de poétique qui transporte et pas dans le « kitsch« . La frontière était vraiment mince. Et ça, c'était vraiment le dosage. Il suffit de rien pour qu'on passe à autre chose.
Comment voyez-vous l'avenir du cinéma au Maroc, en particulier le fantastique qui est difficile à aborder dans un pays dont la société qui tient coûte que coûte à son référentiel religieux?
Déjà, on est une société où il y a un rapport au surnaturel très fort dans nos vies de tous les jours. On est quand même plus ouverts peut-être que des sociétés européennes qui se sont fermées à même une forme de spiritualité au fantastique.
Je pense qu'au contraire, nos sociétés sont plus proches de ça dans le fond, et puis moi je ne pense pas fantastique pour fantastique, ou science fiction pour science fiction. Moi, la science fiction qui m'intéresse, c'est celle qui est presque mystique, comme « Solaris » d'Andreï Tarkovski. Ce sont des films qui sont vraiment des quêtes.
La science-fiction peut parfois décevoir. Il y en a qui disent, je vais voir un Marvel marocain, alors que ce n'est pas du tout un Marvel marocain. Le fait de mettre dans des cases, parfois ça crée des mauvaises attentes, alors que non, moi je pense que ça le fait.
Par rapport au conservatisme, je pense que de toute façon, on ne peut pas plaire à tout le monde. Et je pense que l'idée de plaire à tout le monde, c'est aussi une chose qui est terrifiante.
Des films comme celui-là (Animalia), je remercie vraiment l'État marocain de l'avoir soutenu. Ça montre déjà une ouverture incroyable en termes créatifs, car on n'est pas dans un cinéma de rentabilité, ou de divertissement. On est dans un cinéma qui veut faire réfléchir, et dans un monde où on cherche vraiment du contenu. Je trouve que c'est essentiel de ramener un peu le cinéma chez les gens.


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