La Samir est loin d'être au bout de ses peines. La raffinerie et son ex-directeur général, Mohamed Jamal Ba-amer, ont été condamnés à deux amendes colossales. La première de 37,4 milliards de dirhams (MMDH), pour infractions douanières, alors que la deuxième est de 296 millions de dirhams (MDH) concerne des infractions à la réglementation des changes. Les peines ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Mohammédia, dans l'après-midi du 27 décembre. Les montants devront ainsi être versés à l'Administration des douanes et impôts indirects, qui est derrière la plainte qui remonte à 2016. Dans les détails, ces condamnations portent sur des accusations de « détournement de destination de produits importés » et de « fausses déclarations à l'import ». Cela dit, la Samir et Ba-amer devront verser la somme de 296 MDH pour « non-restitution des avantages attachés à l'exportation de marchandises déclarées », ainsi que pour « non-respect des délais relatifs à la préparation des produits et marchandises exportées temporairement pour perfectionnement passif ». La Samir pas étrangère aux déboires avec la justice L'affaire de la raffinerie, lâchée par Cheikh Mohammed Al Amoudi, principal responsable derrière la descente aux enfers de la Samir, semble être sans fin. En effet, si l'ex-magnat des affaires, actuellement arrêté en Arabie Saoudite, dans le cadre la purge anticorruption initiée en 2017 par Mohammed Ben Salmane, a cherché à fuir ses responsabilités fiscales vis-à-vis du Maroc, par tous les moyens, ses actions n'ont fait qu'alourdir la situation financière de la raffinerie. La Samir avait, dans ce sens, fait l'objet d'une condamnation à verser 18 MMDH, en juillet dernier, pour une affaire de « transferts et paiements irréguliers de devises », ainsi que « compensation sans autorisation préalable » entre autres. Les ennuis de la Samir seraient ainsi le résultat de la mauvaise gestion de l'ex-management, qui cherchait à duper le système fiscal national, afin de profiter des exonérations, notamment pour ce qui est de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TIC), mais aussi pour la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Le nouveau montant dû, par la raffinerie et son DG, à la Douane marocaine serait de plus de 55 MMDH actuellement. Cette situation ne fait qu'obscurcir le ciel de la raffinerie, dont le dossier semble bloqué à jamais. Les employés crient à l'aide Ce qui dérange quelque part dans cette affaire, n'est autre que la situation des ex-employés de la raffinerie, qui se sont retrouvés au chômage malgré eux. Dans l'attente d'une solution quant à la liquidation de la Samir, plus de 800 employés sont en situation de « stand-by », appelant l'Etat à intervenir dans la résolution de cette situation. Sauf que le gouvernement semble ne pas vouloir intervenir de façon directe, « préférant » laisser la justice prendre son cours dans cette affaire pour le moment.