Les femmes socialistes solidaires avec les Palestiniennes

Au troisième jour de ses travaux, le comité Afrique de l'international socialiste (IS) braque les projecteurs sur l'International Socialiste des Femmes. A Rabat, ce jeudi, une pléiade de figures emblématiques féminines socialistes, venues de plusieurs horizons, souligne e rôle et l'émancipation phares de la femme socialiste .
En Afrique ou en Europe, l'émancipation de la femme socialiste n'a pas de limites ni de freins. Les femmes socialistes viennent rappeler cet essor et mettent en avant la douleur des femmes palestiniennes, afghanes et libanaises, souffrantes en silence.
A cette occasion, Hanane Rahhab, secrétaire nationale de l'Organisation des Femmes Unionistes, organisation parallèle du Parti de l'Union Socialiste des Forces Populaires, a indiqué que 'cet événement international incarne les valeurs les plus nobles de solidarité et de coopération entre les forces socialistes et démocratiques à l'échelle mondiale. Ces valeurs de liberté, de justice sociale, de solidarité et d'égalité sont les fondements d'une humanité digne et juste, face à la montée des forces de barbarie, de violence et de racisme'.
Ce rassemblement n'est pas qu'un événement ponctuel, mais une opportunité précieuse pour renforcer les liens humains et politiques entre les différentes forces progressistes qui œuvrent à bâtir un monde meilleur, ajoute-t-elle. Il s'agit également d'imaginer un avenir possible et désirable, alors que les politiques néolibérales ont échoué à sortir le monde de la pauvreté, des guerres et des souffrances.
Dans le détail, elle précise qu'évoquer l'avenir de notre monde à l'ère des bouleversements actuels nécessite, en tant que mouvement socialiste, de mettre en lumière le rôle essentiel des femmes, non seulement au sein de l'Internationale Socialiste, mais aussi dans nos sociétés.
© Hicham Msellek
Connue pour ses prises de position courageuses et puissantes, Hanane Rahhab souligne que "les femmes ont toujours incarné, à travers les époques, la sagesse, le changement, la justice, la paix, le travail et l'action concrète. Aujourd'hui, nous faisons face à des défis nouveaux : les inégalités entre le Nord et le Sud, les conséquences du changement climatique, et ses effets dévastateurs qui frappent de manière disproportionnée les femmes du Sud. Dès lors, l'autonomisation des femmes et leur implication accrue dans la prise de décision politique, économique et sociale deviennent non seulement nécessaires, mais urgentes".
Selon elle : Le monde que nous connaissons traverse une période critique marquée par l'aggravation des inégalités économiques et sociales, et par la montée des forces d'extrême droite qui menacent les valeurs démocratiques et humaines auxquelles nous tenons. Face à ce constat, il est de notre devoir, en tant que forces de gauche et socialistes, de proposer des solutions progressistes et audacieuses pour relever ces défis.
"Il est impératif de ne pas évoquer la justice sociale sans prendre en compte les avancées technologiques. Cependant, cet investissement doit être orienté vers la réduction du fossé numérique entre le Nord et le Sud, et au sein même des sociétés, et non pour accentuer les inégalités économiques et sociales. Nous devons œuvrer ensemble pour faire en sorte que la technologie soit mise au service de l'humanité, et non qu'elle devienne une arme au service des puissants contre la majorité", réitère la journaliste engagée. Les migrations irrégulières observées à travers le monde sont le résultat direct des inégalités économiques, des guerres et des effets du changement climatique. Nous, en tant que mouvements socialistes, devons être aux côtés des populations marginalisées et vulnérables, et revendiquer des politiques internationales plus justes et humaines pour traiter les causes profondes de ce phénomène.
©Hicham Msellek
Toujours au cœur des discussions : la cause palestinienne, Hanane Rahhab revient sur ce volet : "Dans cette dynamique internationale, nous ne pouvons ignorer la souffrance du peuple palestinien, qui endure toujours l'occupation et aspire à une vie digne dans un État indépendant, avec Jérusalem pour capitale".
Par ailleurs, il nous faut faire face aux causes profondes des guerres et conflits armés dans le monde, et redoubler d'efforts pour garantir une stabilité mondiale fondée sur le respect des choix souverains des peuples, est-il d'ajouter avant de mentionner que "ce sera également l'occasion de saluer le peuple syrien pour sa libération du joug d'un régime militaire répressif et barbare, tout en espérant une transition pacifique et ordonnée vers un pouvoir démocratique qui respecte les droits de toutes les minorités".
"Le slogan de notre rencontre, « Des solutions progressistes pour un monde en mutation », incarne notre vision commune d'un monde que nous croyons pouvoir changer pour le mieux. Un monde plus juste, plus égalitaire, guidé par les valeurs de solidarité et de coopération, plutôt que par l'hégémonie et les conflits armés", espère Hanane Rahhab.
©Hicham Msellek
Partageant les mêmes visions, Yasmine El Jaï, Membre du Parti Socialiste Français déclare qu'il « est crucial d'organiser une réunion internationale, car, partout dans le monde, les femmes sont confrontées à des violences multiformes : dans leur foyer, dans l'espace public et sur leur lieu de travail. Ces violences ne connaissent pas de frontières. Partout, les femmes rencontrent également des obstacles majeurs pour accéder à un logement, à un emploi, à l'éducation et aux soins de santé. Quelle que soit la situation de leur pays, les femmes se retrouvent toujours en première ligne face aux crises".
Comme l'a si justement souligné Simone de Beauvoir : « Il suffira d'une crise économique, sociale ou politique pour que les droits des femmes soient remis en question. » Et les crises actuelles dans le monde – en Ukraine, à Gaza, en Syrie, en Iran, en Afghanistan – en sont une démonstration tragique. Dans chacune de ces situations, les femmes sont les premières à subir les conséquences des troubles et des instabilités.
Militante engagée, Yasmine El Jai indique que "c'est pourquoi, à l'échelle internationale, il est impératif que nous unissions nos forces pour protéger les droits des femmes, garantir leur sécurité et leur offrir un avenir égalitaire et digne. Ensemble, nous avons le pouvoir de bâtir un monde où les droits des femmes ne sont pas une variable d'ajustement, mais une priorité absolue".
Au micro de Hespress FR, Christie Morreale, Vice-présidente de l'IS des Femmes, partage ses pensées profondes aux femmes palestiniennes, iraniennes, afghanes et, parfois, libanaises. "Dans de nombreuses régions du globe, la situation des femmes devient de plus en plus précaire, malgré les objectifs et les engagements pris par les États. Nous devons donc unir nos efforts pour bâtir une coalition forte et solidaire, capable de faire progresser les droits des femmes partout dans le monde. Cela inclut les pays arabes où l'on observe aujourd'hui des régressions inquiétantes en matière de libertés et de droits des femmes", souligne-t-elle.
©Hicham Msellek
Dans le cadre de l'oppression généralisée et des souffrances du peuple palestinien, les femmes sont doublement victimes : elles subissent à la fois l'occupation et les violences qui en découlent, mais aussi des discriminations spécifiques liées à leur genre. Leur situation est particulièrement alarmante et nécessite un soutien urgent et déterminé.
Et d'ajouter : "L'Union européenne, ainsi que la Belgique, jouent un rôle clé en apportant leur appui aux droits humains et aux droits des femmes, notamment en Palestine. Mon président de parti, tout comme Pedro Sánchez en Espagne, a exprimé un soutien clair et fort en faveur des femmes palestiniennes et, plus largement, du peuple palestinien. Notre espoir est qu'un respect du droit international et un retour à la paix puissent mettre fin aux injustices actuelles".
"C'est précisément dans cet esprit de solidarité et de collaboration que nous sommes réunis aujourd'hui : pour réaffirmer notre soutien, échanger nos idées et construire des solutions concrètes afin de protéger et promouvoir les droits des femmes dans le monde", glisse la députée belge.