En marge de la 17e édition du Salon international de l'Agriculture de Meknès (SIAM), Patricia Llombart Cussac, ambassadrice de l'Union européenne au Maroc, a réaffirmé la volonté commune du Maroc et de l'Union européenne de faire de la gestion durable de l'eau une priorité absolue. Une thématique d'autant plus pressante dans un contexte de stress hydrique persistant et de changements climatiques accélérés. « Le message que nous entendons dans ce SIAM de 2025 est clair : l'eau est une ressource rare. Il faut assurer la gestion durable de l'eau et ça doit devenir un impératif politique pour nous tous« , a-t-elle déclaré d'emblée, soulignant l'importance de cette problématique à l'échelle planétaire. Dans une déclaration à Hespress FR, Patricia Llombart Cussac a insisté sur le caractère universel de ce défi, en particulier pour le Maroc et l'Union européenne. « C'est un défi que nous partageons tous, certainement le Maroc et l'Union européenne, et c'est un défi que nous devons gérer ensemble« , a-t-elle souligné, appelant à une coopération renforcée dans ce domaine stratégique. L'ambassadrice a également mis en avant le rôle fondamental du partenariat historique entre le Maroc et l'Union européenne, en particulier dans les domaines agricoles et hydriques. « Le partenariat entre l'Union européenne et le Maroc est très large, et il est surtout très large depuis longtemps sur les questions agricoles et de la gestion de l'eau« , a-t-elle précisé. Ce partenariat s'est matérialisé notamment à travers le programme Terre Verte, qui vient en appui au programme Génération Green du Maroc a fait savoir la responsable européenne, notant que ce dispositif vise à accompagner le développement de l'agriculture à travers la montée en compétences des acteurs du secteur et l'encouragement de l'innovation. Un engagement européen qui se traduit également par le soutien à de grandes initiatives nationales, a-t-elle précisé. Elle a également salué la nouvelle convention signée entre le ministère de l'Équipement et de l'Eau et le ministère de l'Agriculture, un projet auquel l'Union européenne et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ont activement contribué. « Nous avons été derrière pendant ces dernières années pour accompagner les infrastructures pour la gestion des nappes souterraines d'eau et aussi, fondamentalement, une justice participative dans la gestion de l'eau entre les communautés« , a-t-elle ajouté. Outre les infrastructures, l'innovation reste au cœur de la stratégie européenne. Grâce à des programmes comme PRIMA, Erasmus+, et en lien avec des centres de recherche et des universités comme l'Université euro-méditerranéenne de Fès, l'UE entend associer la jeunesse et la recherche à l'élaboration de solutions durables. « Nous travaillons dans la gestion de l'eau en matière d'innovation [...] et incluons la jeunesse à travers dans le but de promouvoir et accompagner la recherche et l'innovation pour une gestion durable des ressources de l'eau« , a souligné l'ambassadrice. Consciente de la gravité croissante de la crise hydrique, elle a souligné l'urgence d'engager une réflexion collective et coordonnée sur l'adoption de cultures mieux adaptées aux réalités climatiques actuelles et aux situations de stress hydrique. D'ailleurs, elle n'a pas manqué de rappeler les épisodes de sécheresse qu'a connus le Royaume. « Des sécheresses comme celle que le Maroc a vécue au cours des sept dernières années, même si les derniers mois sont venus un petit peu apaiser la situation. Mais la situation reste très difficile, en Europe aussi« , a-t-elle observé. Face à ces constats, Patricia Llombart Cussac appelle à une approche commune, préventive et tournée vers l'avenir. « Nous devons travailler ensemble, nous devons réfléchir ensemble, nous devons d'un côté anticiper et d'un autre côté, avoir une vision de long terme pour effectivement avoir des cultures qui soient plus adaptées aux défis climatiques que nous traversons tous ensemble« , a-t-elle conclu.