Après de longs mois de rebondissements juridiques, l'ancien président du Raja Casablanca et ex-président du Conseil d'arrondissement de Mers Sultan à Casablanca, Mohamed Boudrika, a été extradé vers le Maroc ce mercredi. Voici ce que l'on sait sur l'opération. Le chemin vers l'extradition de Boudrika a été semé d'embûches. Le 26 février 2025, le parquet de Hambourg avait déjà validé la demande d'extradition, ordonnant le maintien en détention provisoire de l'ancien dirigeant du Raja en attendant l'issue de la procédure. Les autorités judiciaires allemandes avaient précisé que la décision finale dépendait de l'Office fédéral de la justice (Bundesamt für Justiz), chargé d'étudier le dossier afin de s'assurer qu'aucun obstacle juridique ne s'opposait à l'extradition. D'après nos sources, l'extradition de Mohamed Boudrika a eu lieu mercredi. Ce dernier est arrivé à bord d'un vol de la Royal Air Maroc (AT811) en provenance de Francfort, où il a été remis aux autorités marocaines à l'aéroport Mohammed V de Casablanca, sous l'escorte des éléments de la police judiciaire marocaine. Dès son atterrissage, Boudrika a été immédiatement transféré sous surveillance sécuritaire vers le centre pénitentiaire d'Aïn Sebaâ (Oukacha). Il est prévu qu'il comparaisse prochainement devant le juge d'instruction de la cour d'appel de Casablanca pour la suite de la procédure judiciaire. Rappelons que Boudrika est accusé de plusieurs délits graves, dont l'émission de chèques sans provision, des actes de corruption et de détournement de fonds. En mars 2024, il avait été condamné par contumace à un an de prison avec sursis, ainsi qu'à une amende de 232.500 dirhams par le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ. Malgré ces lourdes accusations, la défense de Boudrika a tenté de contester la procédure d'extradition. Elle a saisi la Cour constitutionnelle allemande dans l'espoir de bloquer son rapatriement. Cependant, le 4 avril 2025, la Cour a rejeté la plainte sans justifications, conformément aux dispositions légales qui régissent de telles décisions. La situation de Boudrika a encore été compliquée par la décision de la Cour constitutionnelle du 22 janvier 2025, qui a prononcé sa déchéance de son siège en tant que parlementaire de la circonscription d'Al Fida-Mers Sultan. Cette décision a été motivée par son absence prolongée au cours d'une année législative sans justification valable, un fait qui fragilise encore sa position.