Les revendications des professionnels de la pêche maritime, en particulier ceux exerçant dans le segment de la pêche côtière à bord d'embarcations fonctionnant au gasoil, demeurent toujours vives et persistantes. Ces professionnels continuent de réclamer une baisse significative du prix de ce carburant, soulignant notamment les disparités observées dans les prix de vente de la tonne de gasoil destiné aux marins. Ils mettent en parallèle cette problématique avec les effets du changement climatique, l'appauvrissement des ressources halieutiques et la diminution des volumes de captures, autant de facteurs qui impactent directement leurs conditions sociales et leur activité professionnelle. D'après les informations recueillies par à Hespress auprès de sources professionnelles actives dans le secteur de la pêche maritime au Maroc, notamment dans les ports de la région nord du littoral, "le prix de la tonne de gasoil, qui dépasse fréquemment les 8.000 dirhams et peut, dans certaines circonstances, avoisiner les 10.000 dirhams, constitue encore un motif majeur d'inquiétude pour de nombreux marins-pêcheurs". Dans ce contexte, Abdelkader Touirbi, secrétaire national du Syndicat national des marins et capitaines de la pêche maritime, et capitaine (Raïs) au port de pêche de Safi, a tenu à rappeler que "la question des prix du gasoil destiné aux marins devrait également être examinée par le Conseil de la concurrence, et non se limiter aux ententes sur le marché de la sardine industrielle", sujet pour lequel ce Conseil est déjà intervenu. Dans une déclaration accordée à Hespress, Touirbi a affirmé que "la flambée des prix du carburant pousse de nombreux marins actifs dans la pêche côtière traditionnelle, opérant à bord d'embarcations de taille moyenne ou réduite, et disposant de revenus modestes, à réduire leur activité", insistant sur le fait que "les autorités compétentes en matière de pêche maritime, tout comme les services du Conseil de la concurrence, sont appelés à se rendre sur le terrain, dans les ports, afin de constater la réalité de la situation". Le même responsable syndical, exerçant au port de Safi, a lancé un appel en faveur de "l'ouverture de discussions avec les professionnels, les marins et leurs représentants, pour écouter leurs revendications et propositions en la matière ; telles que l'instauration d'un tarif unifié du gasoil destiné à la pêche maritime, ou encore le plafonnement de son prix dans certains cas". Il a notamment précisé que cette mesure s'avère nécessaire "dans un contexte marqué par la baisse des captures dans certains ports, ainsi que par l'impact des courants marins chauds et froids sur les ressources halieutiques, en raison de l'élévation de la température des eaux marines, phénomène qui touche également plusieurs côtes du Royaume". De son côté, Fouad Boudina, professionnel du secteur et membre de la Ligue nationale de la pêche maritime, a signalé "l'existence de disparités dans les prix de la tonne de gasoil destinée à alimenter les bateaux et navires de pêche entre les ports de Kénitra et de Larache, en dépit de la proximité géographique entre les deux villes et leurs zones respectives". Dans une déclaration à Hespress, Boudina a précisé que "les professionnels constatent, au port de Kénitra/Mahdia, une hausse du prix du gasoil destiné aux marins par rapport à celui pratiqué au port de Larache, alors même que ce dernier est plus éloigné du point d'approvisionnement ou de distribution". Il a conclu en rappelant que "la baisse du prix du gasoil reste une revendication constante, particulièrement dans le contexte actuel de diminution des ressources halieutiques le long des côtes marocaines, conséquence des bouleversements climatiques et d'autres facteurs complexes qui contribuent à alourdir les coûts des activités des professionnels tout en réduisant leur rentabilité". Il a, à ce sujet, fait référence aux conclusions de plusieurs recherches et études menées par l'Institut national de recherche halieutique (INRH).