Le Maroc a suspendu ses importations de volailles brésiliennes après la découverte d'un foyer de grippe aviaire H5N1 dans le sud du Brésil. Le Maroc a décidé de suspendre temporairement ses importations de volailles en provenance du Brésil, à la suite de la détection d'un foyer hautement pathogène de grippe aviaire H5N1 dans un élevage commercial situé à Montenegro, dans l'État du Rio Grande do Sul. Une mesure préventive, dictée par les accords sanitaires bilatéraux, qui s'inscrit dans une série de décisions similaires prises par une vingtaine d'autres pays. Le ministère de l'Agriculture brésilien a confirmé que plusieurs partenaires commerciaux, dont le Maroc, ont été officiellement informés de l'interruption des certificats vétérinaires internationaux pour leurs marchés. Une suspension qui s'aligne sur les dispositions sanitaires prévues dans les protocoles d'échange signés entre Rabat et Brasilia. Préserver la sécurité sanitaire nationale Pour les autorités marocaines, il s'agit avant tout d'une mesure de prudence. Le Maroc, qui importe chaque année plusieurs milliers de tonnes de viandes blanches, dont une partie en provenance du Brésil, entend préserver l'intégrité de sa chaîne alimentaire et prévenir toute contamination potentielle sur son territoire. Selon les données du ministère de l'Agriculture brésilien, les restrictions marocaines concernent l'ensemble du territoire brésilien, à l'instar de décisions similaires prises par la Chine, l'Union européenne, l'Afrique du Sud, la Russie ou encore le Pérou. D'autres pays ont opté pour des suspensions partielles, limitées au Rio Grande do Sul ou à un rayon de 10 km autour du foyer infecté. Le secteur avicole marocain, fortement développé au niveau national, reste toutefois attentif à l'évolution de la situation. La Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA) a indiqué suivre les développements en étroite coordination avec les services vétérinaires de l'ONSSA, tout en assurant que l'offre nationale n'est, pour l'instant, pas menacée par cette décision. Une crise sous haute surveillance internationale À Brasilia, le ministre de l'Agriculture Carlos Fávaro s'est voulu rassurant. Il a annoncé que la désinfection de l'élevage touché a été achevée le 20 mai, ouvrant la voie à une période d'observation de 28 jours, conformément aux normes de l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA). En l'absence de nouveaux cas, le Brésil pourrait retrouver son statut de pays indemne à la mi-juin. Cette crise sanitaire intervient dans un contexte où les échanges agroalimentaires sont particulièrement sensibles aux enjeux de biosécurité. Pour le Maroc, la décision de suspension s'inscrit dans une stratégie plus large de vigilance, notamment face aux foyers de zoonoses susceptibles d'affecter la sécurité sanitaire des consommateurs. Les autorités sanitaires marocaines n'ont pas encore communiqué de date pour une éventuelle reprise des importations depuis le Brésil. Celle-ci dépendra de l'évolution de la situation sur le terrain, ainsi que de l'évaluation des garanties sanitaires fournies par la partie brésilienne.