La campagne encadrée de culture de la variété locale de cannabis " la Beldia" s'achève ce mois-ci, marquant une nouvelle étape dans la mise en œuvre progressive du cadre légal. Malgré un démarrage retardé par les conditions climatiques, les superficies cultivées ont plus que doublé, traduisant un engouement croissant pour cette filière. La deuxième campagne encadrée de culture de la variété locale de cannabis, connue sous le nom de "la Beldia", touche à sa fin ce mois-ci. Cette étape s'inscrit dans le processus de régulation progressive mis en œuvre ces dernières années par les autorités compétentes. Un responsable de l'Agence nationale de régulation des activités relatives au cannabis (ANRAC) a indiqué à Hespress que cette date constitue le dernier délai officiel pour les opérations de semis, tel que convenu avec les coopératives agricoles concernées. Ce calendrier a été ajusté afin de tenir compte des retards rencontrés par certains agriculteurs en raison de conditions climatiques défavorables. Contrairement aux campagnes précédentes, habituellement lancées en février ou mars, celle-ci a dû être reportée au mois d'avril à cause de fortes précipitations et de chutes de neige qui ont empêché les labours dans les délais habituels. La campagne actuelle a enregistré une forte hausse des superficies emblavées, souligne le même responsable. De 1.400 hectares l'an dernier, elles sont passées à une fourchette comprise entre 3.000 et 3.500 hectares cette année. Une progression significative qui reflète l'intérêt grandissant des coopératives agréées et des investisseurs pour cette filière nouvellement réglementée, fait-il remarquer. Par ailleurs, et en ce qui concerne la récolte, le responsable de l'ANRAC affirme qu'aucun calendrier rigide n'est imposé. Les dates varieront selon les zones de culture et les conditions naturelles, d'autant que les semis ont été réalisés entre mars et mai dans des contextes climatiques très contrastés, notamment en altitude, explique-t-il. La production issue de la Beldia est destinée prioritairement aux industries médicales et pharmaceutiques, dans le cadre d'un dispositif strict élaboré par l'ANRAC en collaboration avec l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Ce dispositif impose que toute coopérative détentrice d'une licence conclut un contrat à l'avance avec un opérateur économique, garant de l'achat de la récolte, exclusivement à des fins thérapeutiques. Rappelons que la réglementation impose un seuil maximal de THC à ne pas dépasser : si le taux mesuré excède 1 %, la mise sur le marché est interdite. En cas de surplus non conforme, le producteur est tenu de le détruire, conformément aux engagements légaux et sanitaires. Cette dynamique réglementée vise à redéfinir les perspectives économiques des zones montagneuses historiquement liées à une culture marginalisée. Elle ambitionne de faire émerger une activité légale, structurée, génératrice de revenus, soumise au contrôle public et respectueuse de l'environnement. Alors que la phase de plantation s'achève, l'attention se porte désormais sur la transformation industrielle et la commercialisation, en attendant les premiers résultats de cette campagne et la capacité des acteurs à répondre aux exigences du nouveau modèle.