L'agence de notation Fitch a dégradé la note de la Belgique à « A+ », avec perspectives stables, contre « AA- » auparavant, a-t-elle annoncé vendredi soir. Fitch continue, certes, de juger le risque de défaut de paiement de la Belgique « faible » et sa capacité à honorer ses engagements financiers « solide », mais considère le plat-pays comme ''plus vulnérable à des conditions économiques défavorables''. L'une des principales conséquences de cette dégradation serait une hausse du coût de l'emprunt pour la Belgique sur les marchés financiers. L'agence américaine pointe, entre autres, la détérioration des finances publiques pour justifier la baisse de la note. « La position budgétaire de la Belgique s'est structurellement affaiblie ces dernières années », relève l'agence, tout en anticipant une nouvelle hausse du taux d'endettement. À cela s'ajoutent des dépenses importantes liées au vieillissement de la population, ainsi qu'un effort d'investissement accru dans la défense. L'instabilité politique chronique du royaume et le déclin de la solidité de ses institutions sur la dernière décennie figurent également parmi les facteurs aggravants cités. Toutefois, Fitch met l'accent sur ''la richesse et la diversification'' de l'économie belge et porte un regard positif sur les réformes du marché du travail annoncées par le gouvernement, afin de porter le taux d'employabilité à 78%, ainsi que sur le ''haut niveau de productivité des salariés belges''. Réagissant à cette dégradation, le Premier ministre, Bart De Wever, a insisté sur ''la nécessité de mettre en œuvre le plus rapidement possible les réformes prévues par le gouvernement''. « Il fallait s'y attendre après les deux avis négatifs que notre pays a reçus sous le gouvernement précédent. C'est suivi invariablement d'un abaissement de la note », selon M. De Wever, estimant que ''cela montre une nouvelle fois l'urgence de la situation dans laquelle nous nous trouvons''. La note de la Belgique n'avait plus été abaissée par Fitch depuis décembre 2016, lorsqu'elle était passée de AA à AA-. Lors de sa précédente évaluation, en février, l'agence l'avait maintenue à ce niveau, avec des perspectives négatives.
