Parallèlement à la 60e session du Conseil des droits de l'homme (CDH), le Centre pour la prévention de l'enrôlement des enfants soldats, basé à Dakhla, a organisé à l'Université SSBM de Genève un side-event de haut niveau autour de la thématique « La fine ligne entre droits de l'homme et terrorisme dans les conflits armés contemporains ». Au cours de cette rencontre, qui a réuni des experts internationaux, des universitaires et des représentants de la société civile, la manipulation idéologique du discours humanitaire par des groupes armés, en particulier le Front polisario, a été fermement et unanimement dénoncée. Dans son allocution inaugurale, le Dr Abdelkader Filali, président du Centre, a mis en garde contre l'appropriation du langage des droits humains par des groupes armés non étatiques. Selon lui, ces derniers usent d'une rhétorique de résistance et de justice sociale pour légitimer la violence, enrôler des enfants et échapper à toute responsabilité internationale. Modéré par le Dr Blerim Mustafa, le panel a réuni plusieurs personnalités de renom, dont la professeure Virginie Wanyaka Bonguen Oyongmen, le Dr Willy Didié Foga Konefon, le Dr Ayman Okaile, le Dr Nadah Alqam, le Dr Claude Bekombo Jabéa et M. Alfred Gondo, conseiller spécial d'Interfaith International. Tous ont souligné l'urgence de renforcer les garde-fous internationaux pour protéger les enfants face aux stratégies de manipulation mises en œuvre par le Polisario et ses réseaux. Les discussions ont mis en lumière plusieurs pratiques jugées préoccupantes : la militarisation de camps de réfugiés transformés en plateformes de recrutement, l'usage stratégique du « lawfare » pour détourner le droit international, ainsi que le rôle ambigu de certaines ONG et institutions académiques relayant, souvent inconsciemment, des narratifs biaisés. Un moment fort du débat a été la question d'une étudiante citant un article récemment publié par Nina Nedrebo, « Fifty Years in Exile: Human Rights and the Forgotten Crisis in Western Sahara ». Le Dr Filali a répondu que ce type de production académique s'inscrivait dans une démarche militante, issue de courants idéologiques visant à accréditer de prétendues violations. En réalité, a-t-il mis en avant, ce sont les groupes armés, en premier lieu le polisario, qui enrôlent des enfants et les envoient à Cuba sous couvert de programmes humanitaires, lesquels serviraient en réalité à les endoctriner. Il a à cet effet dénoncé le programme dit « Vacances en paix », qu'il a qualifié non d'initiative humanitaire mais plutôt de stratégie de déracinement et de manipulation politique. Au terme de ses travaux et en guise de conclusion, le side-event a plaidé pour l'adoption de lignes directrices opérationnelles à l'usage des acteurs humanitaires dans les zones à double usage, la création d'un groupe de suivi international dédié à la protection des enfants contre l'enrôlement, ainsi que la mise en place de mécanismes renforcés de vérification des récits véhiculés par les groupes armés auprès des instances onusiennes.