Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier son rapport « Atlas socio-démographique régional », qui met en lumière des évolutions significatives dans le domaine de l'éducation et de l'alphabétisation au Maroc au cours de la dernière décennie (2014-2024). Les conclusions sont claires : le pays enregistre un meilleur accès à l'école et une baisse sensible des taux d'analphabétisme. Cela dit, des disparités géographiques et sociales demeurent prononcées. Selon les données consultées par Hespress FR, le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 à 11 ans est passé de 94,5 % en 2014 à 95,8 % en 2024. Une avancée qui doit beaucoup à l'amélioration de la scolarisation en milieu rural : de 91,4 % en 2014 à 95,2 % en 2024. La dynamique est tout aussi marquante pour les filles, dont le taux d'accès à l'école est passé de 93,9 % à 95,9 %. Le progrès le plus spectaculaire concerne toutefois les filles rurales, où l'évolution va de 90 % à 95,1 % au cours de la même période. Le rapport souligne également une baisse importante du taux d'analphabétisme à l'échelle nationale, passé de 32,2 % en 2014 à 24,9 % en 2024. En zone rurale, ce taux est descendu de 47,5 % à 38,1 %, tandis qu'en milieu urbain il a diminué de 22,6 % à 17,4 %. Les écarts entre les sexes restent toutefois visibles : l'analphabétisme touche encore 32,5 % des femmes, contre 42,1 % en 2014, alors qu'il recule chez les hommes de 22,2 % à 17,3 %. Malgré ces avancées, certaines régions continuent de souffrir de taux élevés d'analphabétisme, notamment les provinces montagneuses et de l'intérieur. Les niveaux les plus préoccupants, supérieurs à 34 %, se retrouvent dans l'Oriental (Figuig, Jerada, Boulemane), dans l'Atlas (Khénifra, Azilal, Midelt) ainsi que dans le Sud-Est (Tinghir). D'autres provinces, comme El Hajeb, Ifrane, Errachidia ou Ouezzane, affichent encore des taux compris entre 31 % et 34 %. Des niveaux intermédiaires (25 % à 31 %) sont constatés dans des provinces telles que Taounate, Sefrou, Chichaoua et Taroudant. En revanche, les taux les plus bas – inférieurs à 18 % – se concentrent dans les grandes métropoles (Rabat, Casablanca, Tanger, Marrakech) ainsi que dans certaines provinces sahariennes (Aousserd, Oued Eddahab). Le rapport note aussi une forte concentration des diplômés de l'enseignement supérieur dans les grandes villes. Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Tanger et Agadir dépassent ainsi la barre des 11 %, tout comme certaines provinces du Sud, notamment Laâyoune et Dakhla. Les périphéries urbaines (Salé, Témara, Mohammedia, Settat) affichent des taux moyens, entre 9 % et 11 %, tandis que les provinces montagneuses et intérieures peinent à dépasser les 6 %. Enfin, l'étude met en avant la place des langues amazighes dans la vie quotidienne : 24,8 % de la population les utilisent régulièrement, avec une différence marquée entre les zones rurales (33,3 %) et les zones urbaines (19,9 %).