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Plus de deux mois après le séisme, qu'en est-il de la population sinistrée ?
Publié dans Hespress le 13 - 11 - 2023

Le 8 septembre 2023, est désormais une date que les Marocains ne peuvent plus oublier. Après deux mois, les séquelles du séisme meurtrier d'Al Haouz pèsent toujours sur le Royaume et selon les observateurs, elles vont peser encore, et pour très longtemps. Le Haut-commissariat Au Plan (HCP) a récemment publié un profil sociodémographique de la zone sinistrée. Recenser les dégâts anticipe le retour au cours normal de la vie.
Ainsi, « les caractéristiques démographiques, telles que l'âge, le genre, la taille et la composition des ménages, jouent un rôle fondamental dans la manière dont les individus et les communautés vivent un séisme. Les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes handicapées peuvent avoir des besoins spécifiques en matière d'abri, de soins médicaux et de soutien psychosocial », lit-on sur l'introduction du document publié sur le site officiel du HCP.
En outre, « les informations démographiques aident les autorités à estimer le nombre de personnes touchées par le séisme, à évaluer la capacité des infrastructures locales (hôpitaux, écoles, abris d'urgence) et à allouer efficacement les ressources nécessaires », ajoute le même document.
Caractéristiques démographiques
« Une topographie majoritairement montagneuse (Haut Atlas) s'étendant sur une superficie totale de 53,135 kilomètres carrés », une caractéristique qui a fait la beauté de la région, certes, mais qui a aggravé les dégâts et qui a envenimé le travail des autorités. En ce qui concerne les habitants, le document réitère que « lors du recensement de 2014, cette zone abritait une population de plus de 2,402 millions d'habitants, répartis dans 475 928 ménages. À la veille du séisme, l'estimation de la population de l'ensemble du territoire sinistré faisait état de 2 608 115 personnes, soit un accroissement de 9 % par rapport à 2014, résidant dans 578 280 ménages dont la taille moyenne avoisine 4,5 personnes ».
Pour les ménages, « les chiffres révèlent que la zone sinistrée de la province d'Al Haouz se composait la veille du séisme d'un total de 145 818 ménages. Celle de Chichaoua en comptait 78 686, celle de Marrakech 137 735, Taroudannt en comptait 124 226 et enfin la province d'Ouarzazate comportait 65 922 ménages ».
Selon la même source et d'après les résultats du dernier recensement, « la population en âge de travailler (tranche d'âge de 15 à 59 ans) représente une proportion relativement importante dans toutes les zones des provinces sinistrées (entre 56,1 % dans la zone sinistrée de la province d'Azilal et 61,6 % dans la zone sinistrée de la préfecture de Marrakech). Les données mettent par ailleurs en évidence des tendances de vieillissement de la population plus prononcées dans certaines provinces sinistrées que dans d'autres ».
« En 2014, les zones sinistrées des provinces d'Azilal, de Chichaoua et d'Al Haouz ont des populations légèrement plus jeunes par rapport à celles de la préfecture de Marrakech et des provinces d'Ouarzazate et Taroudannt. La part des enfants âgés de 0 à 14 ans y constitue respectivement 35,3 %, 33,2 % et 31,4 %. Le développement urbain plus avancé et la migration de la population active vers la préfecture de Marrakech font que sa zone sinistrée se distingue par la plus faible proportion de jeunes de 0 à 14 ans parmi toutes les provinces sinistrées (29,8 % dans l'ensemble des deux milieux et 23,9 % en milieu urbain) », ajoute le document.
Une zone déjà accablée par plusieurs entraves pleure toujours les dégâts du tremblement de terre. Parmi les problèmes qui suffoquent l'essor de la région : l'analphabétisme. « Les résultats du RGPH de 2014 révèlent que le taux d'analphabétisme dans la zone sinistrée est au-dessus du niveau national avec 41,2 % contre 32,2 %. Ils mettent également en évidence des disparités selon sexe. En effet, l'analphabétisme touche plus les femmes que les hommes dans ces zones, surtout dans les provinces d'Azilal et de Chichaoua où les taux franchissent le cap de 60 % », détaille le rapport.
« Ces résultats vont de pair avec le niveau scolaire observé dans la région. En effet, les données du RGPH de 2014 révèlent que 44,4 % de la population de la zone sinistrée n'ont aucun niveau d'étude, 5 % ont le niveau préscolaire, 32,4 % ont le niveau d'étude primaire, 10,3 % ont le niveau secondaire collégial, 5,2 % ont le niveau secondaire qualifiant, et seulement 2,7 % ont le niveau supérieur », ajoute-t-il.
Habitat et condition d'habitation
Selon le rapport, « près de la moitié (50,8 %) des ménages habitent dans un logement de type rural et 44,2 % des ménages habitent dans une maison marocaine. Les autres types sont quasi-inexistants dans la zone sinistrée ».
Dans le détail, le document nous dévoile qu'au niveau provincial, « 73,5 % des ménages habitent dans un logement de type rural dans les communes sinistrées de la province de Chichaoua. De plus, à l'exception des municipalités urbaines de Chichaoua et d'Imintanoute où presque 9 ménages sur 10 habitent une maison marocaine (88,4 % et 90,1 % respectivement), le logement de type rural est le type d'habitat qui prédomine toutes les autres communes sinistrées de la province de Chichaoua, dont notamment Imindounit (98,9 %), Kouzemt (97,6 %), Ait Haddou Youssef (97,4 %), Bouabout Amdlane (96,8 %) et Ichamraren (96,5 %) ».
En ce qui concerne l'âge des habitations, suspect majeur des dégâts subis par le séisme, le document affirme que « la répartition des logements occupés selon leur ancienneté dans la zone sinistrée montre que 31,9 % du parc logement est âgée de plus de 50 ans, et 28,2 % des logements sont âgés entre 20 et 49 ans ».
Concernant les matériaux de construction des murs, la réparation il est indiqué que la construction de 42,5 % logements a été faite à partir du béton armé, des briques en terre cuite et du parpaing, et 34,6 % a été faite à partir du pisé et des briques de terre crue, et la construction des murs de 16,2 % logements a été faite à partir des pierres scellées avec de la terre.
Le séisme a exacerbé les inégalités socioéconomiques déjà présentes dans ces régions vulnérables. En analysant la pauvreté monétaire, il est important de noter que les taux varient considérablement d'une province à l'autre. Azilal présente le taux le plus élevé, franchissant 20,7 %, ce qui est plus de quatre fois supérieur au taux national du Maroc, établi à 4,8 %. En outre, Taroudannt enregistre également un taux élevé de 9,6 %, suivi de près par Ouarzazate avec 8,6 %, tandis que Chichaoua, Al Haouz et Marrakech affichent des taux de 7,1 %, 5,5 % et 1 %, respectivement.
Concernant le taux de vulnérabilité, qui « mesure la propension des individus à tomber dans la pauvreté en cas de choc socio-économique, de catastrophe ou de crise, il est également significatif de noter les disparités entre les provinces sinistrées. La province d'Azilal affiche le taux de vulnérabilité le plus élevé, à 25 %, suivi de près par Chichaoua avec 22,9 %. Marrakech a le taux de vulnérabilité le plus bas à seulement 5 %. La vulnérabilité peut être influencée par divers facteurs, tels que la stabilité de l'emploi, la sécurité sociale, et la résilience aux chocs économiques. Les provinces avec des taux de vulnérabilité élevés nécessitent une attention particulière pour mettre en place des filets de sécurité sociale et des politiques de protection économique », révèle le rapport.
Emploi et activité
En étant le moteur de la croissance et du développement d'un pays, « l'activité économique n'est pas uniformément répartie au sein du territoire Marocain, les disparités économiques entre différentes régions peuvent être significatives et influencées par une multitude de facteurs, notamment géographiques et socio-économiques et historiques », souligne le rapport.
En se focalisant sur les zones sinistrées, le document atteste que « les provinces endommagées présentent des taux d'activité variant de 41,3 % à 50 %. Marrakech affiche le taux d'activité le plus élevé, tandis que Taroudannt présente celui le plus bas. Par milieu de résidence, avec un taux de 39,9 % Azilal enregistre le taux d'activité le plus bas, alors que Marrakech se positionne toujours en tête des zones sinistrées en matière d'activité. Pour le milieu rural, et à l'exception de Marrakech (47,7 %) et Al Haouz (45,6 %), toutes les provinces affichent un taux d'activité inférieur à celui national ».
De plus, « le taux d'activité des hommes est substantiellement plus élevé que celui des femmes, illustrant des inégalités persistantes sur le marché du travail. Les femmes affichent un taux d'activité de seulement 16,5 %, alors que les hommes atteignent un impressionnant 76,2 %. Cette importante disparité reflète des défis en matière de participation des femmes à la vie économique au sein de ces régions », réitère-t-il.


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