Après des critiques acerbes à l'égard de son confrère Abdelaziz Aftati, Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), revient sur ses propos et exprime ses regrets dans un communiqué officiel. Le 20 septembre dernier, lors d'une rencontre de la jeunesse du Parti de la justice et du développement, Abdelilah Benkirane avait vivement critiqué son camarade Abdelaziz Aftati, le qualifiant de « hurluberlu » et reprochant ses déclarations sur les consultations électorales. Une prise de position qui n'a pas tardé à faire réagir au sein du PJD, où certains membres ont exprimé leur désapprobation vis-à-vis de la forme et du fond des critiques. Face à la montée des tensions, Benkirane a choisi de revenir sur ses propos et de s'excuser, dans un communiqué publié quelques jours plus tard. Dans sa déclaration, Benkirane a d'abord adressé des excuses à Aftati, reconnaissant que certains de ses mots avaient pu être blessants. « Je présente mes excuses pour avoir utilisé des termes qui ont pu nuire à Abdelaziz Aftati, un homme que je respecte profondément malgré nos divergences», a-t-il affirmé. Toutefois, tout en se rétractant sur la forme, le leader du PJD a maintenu son désaveu des propos d'Aftati, en particulier ceux qui concernaient les discussions électorales et la gestion des affaires du parti. Selon lui, Aftati aurait utilisé des expressions qui ne sont pas en ligne avec la position officielle du parti et qui risquaient de perturber les efforts de réconciliation au sein du mouvement. Benkirane n'a pas manqué de rappeler l'importance de la discipline au sein du PJD. Il a insisté sur le fait que les membres du parti doivent s'en tenir à la ligne officielle définie par les instances dirigeantes et éviter toute déclaration qui pourrait déstabiliser l'unité du groupe. L'ancien Premier ministre a également souligné que la pluralité des opinions est nécessaire, mais que celle-ci doit se traduire par un respect des institutions du parti et de la ligne directrice collective. Dans cet esprit, il a fermement rejeté les positions qui, selon lui, risquaient de ternir l'image du PJD, particulièrement en période de préparation des élections de 2026. Il est à noter que Benkirane a tenu ses propos après que l'ancien parlementaire du parti à Oujda, Abdelaziz Aftati, a accusé, dans un post publié sur sa page Facebook, les services du ministère de l'Intérieur d'empêcher son parti d'organiser son congrès régional dans des salles publiques et même la salle d'un centre de recherche qui avait généreusement mis ses locaux à la disposition de tous, contribuant ainsi à la revitalisation et au développement communautaire de la ville. Aftati avait renchérit en disant : « à quoi bon se soumettre à un État autoritaire et prédateur en ce qui concerne 2026, et à quoi bon accepter les fantasmes de 2026 promus par le ministère de l'Intérieur. Renverser la table est la solution, et le parti doit immédiatement boycotter ces consultations ridicules ».