La Brigade nationale de la police judiciaire s'intéresse de près à la gestion de plusieurs conseils communaux dans les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. Des enquêtes approfondies ont été ouvertes sur des soupçons de falsification de documents, d'abus de pouvoir et de blocage de projets publics sous l'influence de personnalités locales, apprend-on de nos sources. Selon des sources bien informées de Hespress, la Brigade nationale de la police judiciaire a lancé une série d'investigations autour de présidents de communes soupçonnés de graves irrégularités dans la gestion de la police administrative. Les affaires concernées, déjà signalées par des rapports d'inspection de l'Intérieur, auraient conduit à la destitution de plusieurs élus. Les accusations concernent notamment la fabrication de procès-verbaux « sous commande », les visites de contrôle effectuées sans notification préalable, voire en l'absence des propriétaires concernés, ou encore le blocage arbitraire de projets d'investissement. Plusieurs plaintes pointent également l'usage de la police administrative pour régler des comptes politiques ou servir les intérêts de notables influents. Les enquêtes menées par l'Inspection générale de l'administration territoriale ont révélé des failles structurelles, dont le gaspillage de ressources, la délivrance d'autorisations sans base légale, et le manque de suivi des recettes communales, notamment dans les marchés hebdomadaires et autres équipements générateurs de revenus. Le manque de ressources humaines qualifiées et l'absence de règlements organisationnels adaptés aggravent encore ces dérives. Sous l'autorité directe des présidents de communes, la police administrative joue pourtant un rôle essentiel en veillant à l'application des décisions du conseil, au contrôle de l'urbanisme, à la salubrité publique, à la sécurité et à l'occupation du domaine communal. Cependant, dans plusieurs cas, ses procès-verbaux ont été purement et simplement négligés, notamment lorsqu'ils concernaient des infractions commises par des acteurs bénéficiant de protection politique. Cette inertie aurait freiné l'application des lois et privé les caisses communales de revenus programmés.