Le parti marocain libéral (PML) a publié, dimanche 28 septembre, un communiqué au ton très sévère, attribuant à la politique d'Aziz Akhannouch la responsabilité de la colère populaire qui s'exprime dans les villes comme dans les campagnes. Le bureau politique du PML affirme suivre «avec une inquiétude extrême l'ampleur des manifestations sociales», qu'il décrit comme une réaction aux «carences persistantes en matière de santé, d'enseignement et de justice territoriale». Le texte attribue directement au chef du gouvernement la responsabilité du climat actuel de tension, estimant que «les politiques vouées à l'échec, le mépris des droits fondamentaux des citoyens en matière d'éducation, de santé, d'emploi et de logement, conjugués à la prolifération de la corruption, aux conflits d'intérêts et aux déclarations provocatrices de certains responsables» ont nourri un mécontentement sans précédent. Le PML met en garde contre toute atteinte aux libertés publiques. Le communiqué souligne «la gravité d'éventuelles violations des droits constitutionnels des citoyens, qui doivent pouvoir exprimer librement leurs revendications légitimes face à la dégradation des conditions sociales». Départ du gouvernement Le PML demande l'ouverture rapide d'un dialogue de grande ampleur entre l'Etat, les forces politiques et les composantes sociales afin d'aborder les réformes les plus urgentes. Selon le communiqué, il s'agit en priorité de «préserver le choix démocratique et de rouvrir le débat constitutionnel». Allant plus loin, la formation de Charia affirme que seule une rupture institutionnelle peut rétablir la confiance populaire. Il réclame «la démission immédiate du chef du gouvernement et de l'ensemble de ses ministres», condition jugée indispensable pour renouer avec la légitimité des institutions. Enfin, le texte appelle les citoyens et les jeunes générations à se rallier aux conclusions de son congrès qui se tiendra à Rabat les 3, 4 et 5 octobre, placé sous le mot d'ordre «Vers une nouvelle génération d'élites». Le PML affirme vouloir y proposer «des alternatives concrètes et des réponses aux attentes de ceux qui aspirent à un Maroc de liberté, de dignité et de justice sociale».