Dans son allocution devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine, a adressé de vives critiques à la France, la tenant pour responsable des crises que traverse le peuple nigérien depuis plusieurs décennies. Le responsable nigérien a souligné que son pays n'a récolté de l'exploitation de l'uranium que pauvreté, pollution et destruction, tandis que la France a tiré profit de cette ressource pour bâtir sa prospérité économique et renforcer sa puissance internationale. Il a annoncé que le Niger avait décidé de mettre fin à tous les accords et contrats ne servant pas ses intérêts nationaux, une décision qui marque l'affirmation pleine et entière de sa souveraineté sur ses richesses et ses choix. Il a également accusé Paris de soutenir le terrorisme au Sahel à travers des politiques ambivalentes, l'appelant à reconnaître publiquement ses crimes coloniaux et à « honorer le devoir de mémoire ». À ce titre, il a révélé que le gouvernement nigérien avait mis en place une commission d'experts chargée d'étudier la période coloniale et de documenter les faits qui s'y rapportent. Le Premier ministre a rappelé que la décision de retirer les troupes françaises du Niger en 2023 avait marqué le début d'un bras de fer ouvert avec Paris, y voyant un tournant stratégique traduisant la volonté de son pays de défendre sa souveraineté et de tenir la France responsable de ses politiques passées et actuelles. Par ce discours, le Premier ministre du Niger a placé la France face à ses responsabilités historiques et politiques, affirmant que l'ère de la dépendance est révolue et que le Niger est résolu à écrire une nouvelle page de son indépendance réelle.