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Majid Bekkas, Jean-Pierre Bissot : Les complicités musicales tissées à Jazz à Rabat [Interview]
Publié dans Yabiladi le 27 - 09 - 2025

A nouvel écrin, nouvelle expérience. C'est ce que les co-directeurs artistiques du festival Jazz à Rabat ont proposé, lors de cette 27e édition rebaptisée et relocalisée au Parc Hassan II dans la capitale. Au fil des affinités et des complicités artistiques, Majid Bekkas et Jean-Pierre Bissot explorent indéfiniment ce que peut le jazz. En trouvant la bonne combinaison, avec le même niveau d'exigences qu'il a toujours eu, le binôme fait parler toutes les musiques sur scène, de gnaoua aux rythmes balkaniques, en passant même par le rap.
À la croisée du savoir-faire de l'artisan et du fin connaisseur des musiques du monde, cette approche de diversité aiguille bien les co-directeurs artistiques du Jazz à Rabat (du 25 au 27 septembre 2025) vers la bonne combinaison avec un style résolument universel, sans y laisser un rythme au hasard. À l'occasion de sa 27e édition, le festival est rebaptisé et relocalisé au Parc Hassan II dans la capitale, un écrin idéal qui a inspiré Majid Bekkas et Jean-Pierre Bissot pour explorer de nouveaux champs des possibles, en mêlant le jazz à diverses expressions musicales, des plus ancestrales et locales aux plus actuelles et internationales.
C'est le pari réussi du binôme dont les affinités se sont renforcées au fil des années, à travers lesquelles il montre que le jazz est désormais loin d'être le propre d'une niche de mélomanes avertis. Les co-directeurs artistiques le conjuguent à tous les temps, à toutes les générations et à toutes les harmonies. Après avoir expérimenté aïssaoua, gnaoua, sonorités africaines, andalouses, européennes et balkaniques, ils osent une combinaison dans l'air du temps, en invitant pour la première fois un rappeur sur la scène du Jazz à Rabat : Tchubi.
Vendredi, les artistes hongroises Sara Bolyki & Petra Várallyay ont en effet mêlé voix, violon, piano et charango, avec Tchubi Sextet, jeune formation marocaine portée par le rappeur. Majid Bekkas et Jean-Pierre Bissot n'estiment pas pour autant avoir fait le tour des innovations infinies que permet une musique «inscrite dans la quête de la dignité humaine, de la démocratie et des droits civiques», comme le rappelle l'UNESCO.
C'est ce pouvoir intarissable du jazz en tant que «force de paix, de dialogue et de compréhension mutuelle» qui fédère tous les patrimoines dans ce genre, au grand bonheur des chefs d'orchestre d'un festival voulu ouvert et inclusif.
Le rappeur Tchubi, le 26 septembre 2025 / Ph. Karim Tibari - Jazz à Rabat
Nous sommes à la 27e édition du festival Jazz à Rabat. Les plus anciens ne le connaissent pas en tant que Jazz au Chella, mais d'abord en tant que Jazz aux Oudayas. Peut-on assister à un «Jazz au Maroc», un de ces jours ?
Majid Bekkas : Il est vrai que dans le temps, c'est le jazz américain qui était le plus connu, au Maroc. Lorsque le festival de jazz européen a commencé, en 1996, le public marocain a commencé à découvrir de plus près l'existence d'autres sonorités que celles de l'outre-Atlantique. En définitive, il existe un jazz dans chaque pays. Il combine les musiques traditionnelles d'une contrée ou de l'autre aux rythmes classiques connus du jazz et à l'improvisation. Je pense donc que le Maroc, comme les autres pays, peut avoir lui aussi son propre jazz.
À mon sens, le jazz marocain est ce registre diversifié, puisé à la fois dans la musique traditionnelle marocaine, que ce soit gnaoua, hmadcha, l'andalouse, l'amazighe, le gharnati, le malhoun, avec une part d'improvisation et des harmonies du jazz plus largement connues à travers le monde.
Si les exigences artistiques sont là, je suis convaincu que le jazz marocain peut bien naître de ces expérimentations sonores. Beaucoup de groupes ont commencé à travailler dans ce sens-là.
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Jean-Pierre Bissot : On peut trouver paradoxal que l'Union européenne ait choisi le jazz comme registre, que tout le monde croit être une expression musicale américaine alors que ce n'est pas le cas. Le jazz est d'abord parti de l'Afrique vers le continent américain. Il a été joué en premier par les populations africaines et afrodescendantes, dont la musique dans les Amériques a rencontré d'autres instruments amenés de l'Europe.
C'est de cette triangulation entre les musiciens d'Afrique noire, arrivés aux Etats-Unis et des instruments introduits de l'Europe que le jazz est devenu une expression musicale qui chante la liberté, l'affranchissement et la rencontre. Et ce n'est après qu'elle a été introduite sur le territoire européen.
Majid Bekkas et Jean-Pierre Bissot, le 25 septembre 2025 / Ph. Karim Tibari - Jazz à Rabat
Comme vient de l'expliquer mon collègue et ami Majid, il y a eu un jazz européen qui s'est construit sur le schéma du jazz classique, mais avec des sonorités particulières aux terroirs où il est développé, du Portugal nord de la Finlande, en passant par toute la Méditerranée et les Balkans.
Je trouve formidables ces dynamiques artistiques, inscrites à la fois dans les traditions et les contemporanéités. Dans ce festival, elles nous ont habitué à faire découvrir au public des rencontres musicales aussi riches que marquantes.
Vous avez évoqué les groupes qui explorent le jazz depuis le Maroc. Vous soutenez vous-même certains et vous avez formé des artistes marocains ou étrangers, en les introduisant à une démarche de diversité musicale alliant héritage local et global. C'est cette vision-là que vous intégrez au Jazz à Rabat ?
Majid Bekkas : Justement, je suis d'abord un grand féru de blues et de jazz. J'apprécie surtout l'ère musicale de John Lee Hooker, B.B. King, Bill Big Broonzy…. En tant que musicien, j'ai commencé moi-même à expérimenter cette approche de diversité, en explorant les combinaisons possibles entre le jazz, les rythmes marocains et les musiques marocaines, gnaoua notamment, les musiques africaines et du désert.
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J'ai également eu l'occasion de le faire avec de grands noms de jazz, dont ceux qui ont contribué à la fondation et au développement du jazz américain : Archie Shepp, Pharoah Sanders, Randy Weston, en plus de grands jazzmen de l'Europe, comme Joachim Kühn.
Au Maroc, il existe désormais de nombreuses formations qui prennent le même chemin. Je pense que c'est une très bonne chose et que nous devrions être encore plus nombreux à le faire.
Ph. Karim Tibari - Jazz à Rabat
Il me semble aussi que le public marocain admire de plus en plus le jazz, surtout le jazz fusion, comme en témoigne le succès des concerts précédents du Jazz au Chellah et même maintenant, avec le Jazz à Rabat où les artistes jouent à guichet fermé. Le public est là et cela veut dire qu'il attend avec impatience ce genre de rendez-vous.
Vous êtes musicien également et vous êtes directeur artistique d'autres festivals de jazz en Europe, notamment à Gaume. Vous avez dirigé Les Jeunesses musicales de la province de Luxembourg (Belgique) et collaboré avec Majid Bekkas, lors de nombreux concerts à l'étranger. C'est cet éclectisme que vous aimez apporter au Jazz à Rabat ?
Jean-Pierre Bissot : Lorsque j'ai été directeur des Jeunesses musicales de la province de Luxembourg, l'objectif a été, à travers cette structure, de promouvoir à la fois les jeunes musiciens et la musique auprès des jeunes. J'ai combiné ces deux objectifs-là en 1985, quand j'ai créé le Gaume Jazz Festival, dans ma région. Rapidement, je me suis spécialisé personnellement dans la création et le jazz européen.
Je tiens cet évènement dans un petit lieu. Pour motiver un plus large public à s'y rendre, depuis les grandes villes, je suis donc appelé à proposer des alternatives à ce que l'on trouve déjà dans les salles des grands concerts. C'est ainsi que je me suis inscrit dans une démarche de recherche permanente de projets originaux. J'ai fait beaucoup de découvertes à travers des concerts partout et j'ai créé, de cette manière-là, un public de découverte.
J'ai toujours été sensible aux artistes porteurs de projets singuliers. En dehors de musiciens que j'ai programmés dans le milieu scolaire, mon premier contact avec la musique du Maroc a été au festival de Gaume, où j'ai invité des musiciens aïssaoua, vers 1996-97. J'ai été fasciné par la flexibilité que révèle le jazz en tant que langage permettant d'intégrer les rythmes du monde, notamment les musiques marocaines. C'est à travers cette initiative-là que j'ai été repéré et appelé à l'époque aux Oudayas, où j'ai fait la rencontre de Majid Bekkas.
Majid, qui est lui-même un musicien éclectique de rencontres et un musicologue très averti, est toujours à la recherche de projets originaux. Nous réunissons ainsi nos énergies et il m'a semblé évident de l'inviter régulièrement dans mon festival, dans le cadre de divers projets, tout aussi différents les uns que les autres. C'est vraiment ce que j'aime le plus.
J'aime aussi programmer des projets qui me tiennent à cœur et dans lesquels il y a toujours une relation humaine, comme une manière de donner à la musique cette capacité de replacer l'humain au centre. C'est pour moi quelque chose de très important car, dans le cas échéant, on n'a qu'à laisser faire l'intelligence artificielle et on aura peut-être un monde qui sera tout à fait artificiel, ce qui n'est pas mon choix.
Ph. Karim Tibari - Jazz à Rabat
Je dirais que nous avons développé une grande amitié. Elle devient maintenant une complicité artistique, sur les projets de rencontres qu'on propose ici dans ce festival, relocalisé désormais dans ce magnifique parc.
Vous êtes aussi un grand féru des rencontres humaines musicales. Vous avez d'ailleurs passé un été très rythmé en concerts au Maroc et à l'étranger, pour montrer un projet qui vous tient à cœur avec la formation londonienne Waaju. Comment vivez-vous cet entre-deux, entre la scène et la direction artistique ?
Majid Bekkas : Je fais de la direction artistique une à deux fois par an, en tant que co-directeur artistique du Jazz à Rabat et directeur artistique aussi du Jazz sous l'arganier à Essaouira, qui compte sept éditions tenues chaque fin d'année, du 27 au 29 décembre. En dehors de cela, je suis musicien à plein temps. Je voyage et je rencontre des personnes tout aussi différentes les unes des autres. Jouer et partager avec les musiciens de jazz d'ici et d'ailleurs et mon coup de cœur de toujours.
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Par ailleurs, je continue de rencontrer des musiciens locaux et étrangers. À partir de ces relations humaines, nous finissons par créer des projets artistiques, comme cela a été le cas avec Manuel Hermia que j'ai connu en Belgique et qui est venu ensuite ici. Nous avons présenté l'album Al Qantara, enregistré en 2014.
La collaboration avec Khalid Kouhen s'est faite dans le cadre de la même dynamique, après que j'ai découvert son registre lorsqu'il est venu se produire ici. Quand j'ai eu l'occasion d'enregistrer mon premier album en Europe, African Gnawa Blues en 2001, j'ai donc fait appel à cet artiste que j'ai découvert aux Oudayas. La rencontre avec Rachid Zeroual s'est faite dans le même cadre, où j'ai découvert un excellent musicien.
Il faut dire que nous avons des talents hors pair, au Maroc. Mais ils n'ont pas souvent ce rôle d'improvisateurs où ils sont bien mis en lumière. Lorsqu'ils se produisent avec l'orchestre, ils sont là d'abord pour accompagner un chanteur. Mais quand on choisit un musicien de cet orchestre-là pour lui proposer une rencontre musicale, durant un événement de jazz, on découvre véritablement l'artiste qu'il est. C'est ce qui s'est passé pendant des années dans notre festival.
Au-delà de la collaboration artistique sans frontières, vous attirez des mélomanes et des non-professionnels, notamment à travers les ateliers d'initiation. Dans le cadre du festival, le jazz investit même la ville de Rabat. Comment votre réflexion a évolué vers cette idée d'amener le jazz en dehors de l'espace conventionnel qui lui est destiné ?
Majid Bekkas : L'idée a été d'amener des musiciens de jazz à des endroits et à un public qui ne peut pas se déplacer au lieu des concerts. Nous l'avons fait dans les écoles, plusieurs fois à la prison de Salé, ou encore à l'hôpital psychiatrique ar-Razi.
L'ouverture de cette 27e édition a été accompagnée d'un concert en accès libre et dans l'espace public, à Bab El Had. C'est un moment de partage avec les riverains, en plus d'être une manière d'informer sur le festival en suscitant la curiosité des passants, en les invitant à la découverte musicale au sein même de leur ville. Cela fait aussi que chacun s'approprie cet événement, en tant qu'habitant de sa cité hôte.
Ph. Karim Tibari - Jazz à Rabat
Dans la même logique, nous avons proposé des ateliers, comme celui de percussion tenu le 26 septembre avec Stéphane Galland, au café La Scène du cinéma La Renaissance.
Le festival Jazz à Rabat, c'est égalemement «les off», les activités parallèles qui investissent des endroits où l'on peut créer des moments de partage avec le public, au-delà des festivaliers.
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Jean-Pierre Bissot : Le cœur battant du festival est la programmation. Au-delà de cela, les after-sessions sont importantes. Elles permettent une autre forme de rencontres entre le public et les musiciens qui sont accessibles, dans une atmosphère conviviale.
C'est également une mission pour la direction artistique, auprès de la Délégation de d'Union européenne au Maroc, en tant qu'acteur culturel en partenariat avec le ministère marocain de la Jeunesse, de la culture et de la communication. Nous sommes inscrits dans le cadre d'une dynamique de paix, de rencontre et de respect.
En prolongement de la réflexion sur cet ancrage local à dimensions artistique et de proximité, comment l'évolution du public a façonné votre vision pour le festival, en 27 ans ?
Jean-Pierre Bissot : En effet, nous sommes sensibles à l'idée d'inclure des musiques qui sont jazz, jeunes et joyeuses. Je pense que c'est important de tenir compte de la réalité évolutive du public, qui est de plus en plus jeune. Je suis fier et heureux de voir cela.
Ph. Karim Tibari - Jazz à Rabat
Il y a l'influence de la programmation, de la publicité, de la visibilité donnée grâce aux journalistes que nous avons autour de nous. C'est aussi le fait que le public est en quête de découvertes musicales. Si on ne le bouscule pas complètement dans ses codes, il est très réceptif aux nouveautés qui lui sont proposées.
Cette approche qui consiste à intégrer des musiques qui accompagnent, qui ne sont pas tout à fait cassantes par rapport à la vie culturelle que le public a déjà, permet de renouveler fort les auditeurs et de faire, ce que Bertolt Brecht disait, du petit cercle d'amateurs à un grand cercle d'amateurs.
Majid Bekkas : Pour avoir été à la direction artistique depuis le début du Jazz aux Oudayas, en 1996, je me rappelle que notre public a été composé du corps diplomatique, à près de 80%.
Aujourd'hui en 2025, les choses ont beaucoup changé. Nous accueillons des personnalités de haut rang. Et nous accueillons en majorité des jeunes, des concitoyens marocains, férus de découvertes musicales dans le cadre que propose Jazz à Rabat.
Article modifié le 27/09/2025 à 23h28


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