Les États-Unis sont officiellement entrés, mercredi à minuit (heure locale), dans une paralysie budgétaire partielle, dite shutdown, après l'échec des négociations au Sénat entre démocrates et républicains. Lors de votes successifs au Sénat, les deux camps politiques n'ont pas parvenu à un accord sur les mesures de financement, chaque partie rejetant la proposition de l'autre, entraînant la première fermeture partielle du gouvernement fédéral depuis 2019. Cette situation reflète les profondes divergences entre les deux partis. Les républicains souhaitent prolonger le budget actuel jusqu'à fin novembre, tandis que les démocrates réclament le rétablissement de centaines de milliards de dollars de dépenses dans le secteur de la santé, notamment pour le programme d'assurance dit "Obamacare". L'exercice fiscal aux Etats-Unis débute le 1er octobre de chaque année, et un budget fédéral de financement doit, par conséquent, être adopté par les deux chambres du Congrès avant cette date pour éviter un arrêt des activités gouvernementales. A l'issue de ce conflit politique au Sénat, les deux partis se sont mutuellement reproché l'échec des négociations et ont campé sur leurs positions respectives, laissant planer une incertitude quant aux modalités de sortie de cette crise budgétaire. Selon plusieurs médias américains, un nouveau vote est prévu mercredi au Sénat sur une mesure de financement provisoire amendée, en vue de prévenir une prolongation de la paralysie administrative. En l'absence de budget, des centaines de milliers de fonctionnaires sont mis en congé forcé, sans rémunération, tandis que certaines aides sociales, le trafic aérien et d'autres services essentiels risquent d'être perturbés. Le dernier « shutdown », de fin décembre 2018 à fin janvier 2019, durant le premier mandat de Donald Trump, avait duré 35 jours. A l'époque, le Bureau du budget du Congrès (CBO) avait estimé que cela avait réduit le produit intérieur brut de 11 milliards de dollars.