Le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a déclaré qu'il était prêt à rendre des comptes, en réponse à la revendication largement exprimée par une partie de la jeunesse marocaine lors des récentes manifestations de la Génération Z. Dans un entretien accordé à Hespress, le ministre s'est dit prêt à être tenu responsable, soulignant que sans reddition des comptes, il n'y a pas de véritable responsabilité. Sekkouri a reconnu par ailleurs que les problématiques et demandes formulées par la rue, sont légitimes et réels, à l'instar de la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption. Il a affirmé que lorsqu'on est membre d'un gouvernement, on sait que ce n'est pas une fonction éternelle. C'est une responsabilité qu'il faut assumer avec honnêteté et dévouement, a-t-il déclaré. Interrogé sur les appels à la démission du gouvernement et la reddition des comptes, il a répondu que cela renvoyait à une crise de confiance, pas seulement envers le gouvernement, mais envers les institutions dans leur ensemble. Et d'ajouter que cette crise de confiance se manifeste dans les taux de participation très faibles aux élections. Cela signifie que beaucoup de gens ne s'expriment pas à travers les canaux traditionnels comme le vote. Il a déclaré que lorsqu'une personne choisit de s'engager dans un parti politique pour tenter de changer les choses de l'intérieur, et qu'elle arrive à des postes de responsabilité, elle fait de son mieux pour résoudre les problèmes. Photo: Hespress Le dirigeant du Parti authenticité et modernité a souligné qu'entrer au gouvernement suppose une conscience claire, et a répondu concernant les tentatives de récupération politique, à l'heure où se jouent des élections législatives avant l'heure, en déclarant que toute tentative de récupération ou de détournement des revendications des jeunes est vaine. Le ministre a reconnu par ailleurs que le problème n'était uniquement un manque de communication ou un malentendu. Il a soutenu que revendications exprimées par les jeunes doivent être prises au sérieux et traitées de manière claire et que le moment est venu pour reconnaître la réalité telle qu'elle est. À propos de la hausse des prix et du dialogue social, il a affirmé que des mesures ont été lancées ayant permis une revalorisation des salaires. Est-ce suffisant ? Non. Est-ce que cela répond à toutes les attentes ? Non. Mais un effort a été fait, et cela a eu un impact sur une partie des citoyens. Sekkouri a souligné que cette génération s'est formée par elle-même, grâce à Internet, aux réseaux sociaux et aux nouvelles méthodes d'apprentissage, en recevant très peu de sa formation via l'école publique. Cela explique, selon lui, pourquoi leurs aspirations dépassent de loin l'offre politique actuelle. Le ministre PAMiste, a ajouté que tenter de contenir le mouvement des jeunes, reviendrait à reporter le problème de quelques jours, mois, ou au mieux quelques années, formulant le souhait d'une discussion sincère. Si l'on veut être sincère, il faut regarder la réalité en face. Se demander si ce que disent les jeunes est vrai ou pas. Et reconnaître que cette génération ne veut pas qu'on décide à sa place. Et concernant les revendications de la santé, le ministre a déclaré que le véritable enjeu aujourd'hui est que lorsqu'un malade se rend à un hôpital de proximité, il y trouve un médecin pour le soigner. Mais bien souvent, les médecins sont absents car ils exercent dans le privé. Il est donc nécessaire de revoir la relation entre le secteur public et le secteur privé. Dans le domaine de la santé, ce point en particulier nécessite une décision forte.